Le jeune Jules Regard rencontré avant le concert est plutôt fébrile. Jugez-en : à même pas dix-huit ans il se retrouve en leader sur la scène du mythique Hot Club de Lyon accompagné par Jérôme Regard à la contrebasse, son tonton au CV long comme le bras augmenté de son archet, et Marc Michel à la batterie qui lui aussi nous est loin d’être inconnu.
Aux claviers, il a convoqué un « gamin » qui fait beaucoup parler de lui Adlane Aliouche.
Chose encore plus surprenante, il nous annonce que la soirée sera placée sous le signe de ses compositions ! Alors qu’il nous avait caché qu’il écrivait ses thèmes.
Le concert commence, le Hot Club de Lyon est plein comme une bonbonnière. Encore et toujours une moyenne d’âge à la baisse. C’est chic !
Anti-clock wise, une composition qui démarre très lentement par un chorus de trombone soft avant d’installer le quartet. D’emblée Marc Michel nous offre les subtilités dont il a le secret.
Suivent Les obsèques de Adlane Alliouche sur un mode un peu free et oxygéné.
Ils reprennent ensuite une composition du trompettiste Ambrose Akinmusire : Henya.
Le premier set se termine par une autre composition de Jules, The trader, entamé à la batterie. Un solo tout en sobriété et finesse. Jules embraye avec sa justesse habituelle. C’est chaud et bienfaisant. Le groupe s’enflamme et le public communie avec. Il se passe quelque chose d’important sur scène !
Le second set débute avec Osiris Paradox, une composition de Jules, par un solo de trombone où il utilise ses pédales magiques (des boucles et de la reverb’). Le ton monte d’un cran avec une superbe improvisation d’Adlan et Jules se doit d’y répondre. Bataille ! Le public apprécie.
Seconde reprise du concert avec Upper Manhattan Medical Group (UMMG) de Billy Strayhorn, l’incontournable compositeur du Duke.
Ils nous servent ensuite un superbe arrangement de Footprints de Wayne Shorter.
Le concert se termine avec le deuxième mouvement de la suite de John Coltrane “A love supreme” Resolution. Adlane y va de son synthé. Le quasi-final en tandem batterie / contrebasse est enlevé et enthousiasmant, que du bonheur.
Le rappel se fait avec l’ami Benoît Convert.
On connaissait bien sûr le tonton (Jérôme) et le papa (Ghyslain). Nous avons le plaisir de découvrir enfin en leader, tout juste sorti de sa chrysalide, le jeune tromboniste virtuose Jules Regard que nous suivions depuis des années aux Junior Jams de la Clef de Voûte ou de Jazz à Fareins. Dans cet hommage nous associons ses professeurs Thomas Mantilleri de Meyzieu et Bastien Ballaz du CRR de Lyon.
A suivre…. Ce musicien va nous épater.
