Ils avaient promis de revenir. Ils ont tenu parole. Il aura simplement fallu pour cela l’organisation d’un anniversaire, pour passer de la parole aux actes. Mais pas n’importe quel anniversaire : rien que le demi-siècle d’existence d’un mouvement qui aura donné, en cinquante ans (pour la France, mais soixante à l’international), beaucoup à l’Humain : Amnesty International.
Pour fêter ces cinquante ans, le groupe local avait concocté un week-end informatif, et festif. Laissons de côté le volet informatif qui n’intéresse pas ces colonnes, mais en revanche, braquons les projecteurs sur le « Swunky Long Legs », qui n’a pas hésité une seconde à répondre à l’invitation montilienne.
Car côté cœur, la « bande à Emily » est toute aussi présente que sur scène.
Si le groupe a bien grandi – ils atteignent aujourd’hui la taille du septet – c’est dans sa version « originelle », en quartet, tels que Montélimar les a toujours connus, qu’ils auront enflammé la scène, en cette fin de dimanche 13 juin.
Septet.. quartet.. qu’importe, quand on aime on ne compte pas..
Déjà, lorsque l’ambiance liée à un concert, le goût du partage musiciens/public… arrivent à briser le carcan que le virus de la Covid-19 nous a imposé depuis plus d’un an, alors le souffle de la libération fait un bien fou. Et quand, en plus, ce souffle est porté par un ensemble « qu’on kiffe », alors la fête est totale. Et cela donne juste l’envie de voir encore plus de concerts dans cette ville qui en manque tant, au moins dans le jazz « contemporain »…
Qu’on se rassure. Le passage de la Covid n’aura en aucun cas affaibli le « Swunky » : ni Michel Crosio, toujours impeccable derrière ses claviers, ni Arthur Anelli ou Symon Savignoni dont les doigts, sur leurs guitares, donnent toujours autant de merveilles, ni bien sûr la voix, toujours aussi incroyable – et qui aura encore fait des ravages d’émotions dans le public – de Louis Armstrong… non, pardon !… de Betty Boop… non plus, décidément…ah oui ! d’Emily Przeniczka.
Côté « projets », les « Swunky » sont toujours en pleine ébullition. A peine leur premier album sorti (« Live à Pézenas »), ils sont déjà dans l’élaboration de leur second, qui devrait voir le jour fin 2022 avec, ils l’ont annoncé, plus de 80% de compositions personnelles. Dans l’équipe, c’est Emily la parolière, les trois garçons gérant la musique, et les arrangements.
Pourquoi le septet ? Tout est parti du Festival Tourbes O’Jazz qui, après les avoir écoutés une première fois dans leur version quartet, souhaitait leur offrir leur plus grande scène si… ils se présentaient dans une formation … élargie. Demande reçue cinq sur cinq, et qui tombait à pic : de leur côté, en effet, Emily et Symon réfléchissaient à adjoindre des cuivres au groupe. Quant aux musiciens, ils ne seront pas allés les chercher très loin. Dans leurs copains, simplement, mais ils ont la chance d’avoir des copains de grand talent : Aurélien Deltoro est à la trompette – et quand ce n’est pas lui, c’est son « binôme » Louis Genoud, Yoann Godefroy est à la contrebasse et Émilien de Bortoli au sax-alto.
Dans les projets plus personnels, Emily poursuit sa (belle) collaboration avec le pianiste américain Joël Forrester, elle continue aussi son duo qu’elle a monté avec Michel Crosio dans un répertoire plus « chansons frivoles »…
Arthur Anelli vient de sortir un album avec son autre groupe phare, « Gramophone Stomp », un quintet de jazz manouche. Et avec une autre formation – un quartet cette fois – « Urma Romana », il vient de réaliser la musique d’un film documentaire, « La ferme qui soigne », qui met (ou remet) en lumière Pierre Rahbi et Edgar Morin.
Symon Savignoni a, lui aussi, sorti un album, « Mano a mano », avec son groupe « Le Maestrio », un groupe qui fait la part belle aux guitares – mais quoi d’étonnant – des guitares que l’on trouve sur scène en versions classique, flamenco et manouche… Lui aussi vient d’être sollicité pour composer la musique d’un film français.
Enfin, Michel Crosio (et.. est-il besoin de représenter son récent passé de musicien multi-primé?) a été contacté dernièrement par une société de production britannique pour composer la musique d’un long métrage historique. En tant qu’accompagnateur, en plus, Michel participe au Festival des Voix de la Méditerranée.
En quartet, en septet, on n’a pas fini d’entendre parler du Swunky Long Legs. Et tant mieux. Tant mieux pour nous et pour le jazz. Car à eux quatre, et certainement aussi à eux sept, ils déploient un tel capital sympathie, en plus de leur talent hors normes, qu’on a juste envie de les revoir encore et encore…
Ce n’est donc qu’un au revoir.