(42) LoireCanal JazzThéâtre de Roanne

15/01/2022 : Leïla Martial – Baa Box trio au théâtre de Roanne

Ce soir, grâce à l’association Canal Jazz programmateur partenaire du théâtre de Roanne, un concert exceptionnel mené par Leïla Martial a enchanté les oreilles des spectateurs.

Baa Box reprend ses compositions en les dépouillant de plus en plus, mais pourtant tout est d’une richesse incroyable à l’oreille. Minimaliste au niveau des instruments se résumant à une guitare et quelques senzas, percussions et autres surprises apparaissant au gré des humeurs de chacun.

Le premier morceau Nuit pygmée annonce bien l’influence du peuple des Akas sur Leïla Martial et sa musique. Guitare, percussions vocales, senza et chant se mêlent, donnant le ton de la soirée. On se laisse emporter par une histoire racontée sans paroles qui finit à l’unisson d’une parfaite justesse.

Le plus court chemin, qui a failli se nommer le chemin le plus court mais qui paraît-il est plus long comme titre, n’y allons pas par quatre chemins, les trois artistes ne manquent pas d’humour !!! Eric Perez débute aux percussions corporelles et à la voix soutenu par un tambourin nous faisant voyager dans son univers harmonique et rythmique, bientôt rejoint par Leïla Martial qui va prendre le relais en chantant et soufflant dans des mignonettes avec une maîtrise époustouflante du son de cette flûte de pan … comment dire … “improvisée”. Un babillage à trois voix continue ce chemin, qui mène où d’ailleurs ? …. vers la coulisse d’une flûte maniée de main de maître par Leïla et qui devient la prolongation de sa voix entre souffle et chant encore une fois.

S’ensuit Forget and be qui met à l’honneur Pierre Tereygeol à la guitare et aux vocalises accompagné de Leïla à la flute à coulisse suivi d’un chant très doux en anglais réveillé par l’entrée des percussions d’Eric qui laissera ensuite Pierre s’exprimer dans une envolée toute espagnole.

La danse du clown, composition de Pierre Tereygeol, est une alternance de moments intimistes à trois et de fortissimo aux riches influences pygmées.

Nous finissons sur Petite envolée (ou petit temps volé?) avec trois voix très lyriques suivies des sons très aigus, des bruitages, des sifflements de la chanteuse hors pair qu’est Leïla maîtrisant tous les registres de sa voix.

Le premier rappel chaleureux du public est récompensé par le dernier volet de la trilogie du clown, écrite en dédicace à Leïla : Les humeurs du clown ; la salle en redemande. Cette fois, cerise sur le gâteau, le trio invite à l’improviste Célia Forestier qui ne se fait pas prier pour les rejoindre dans cet impromptu. Après un petit temps d’écoute, elle prend sa place et se lance dans une impro qui a fait frissonner bien des spectateurs.

Merci pour cette merveilleuse soirée où l’improvisation, l’humour, le sens du partage, l’authenticité et l’excellence musicale étaient de mise, et qui a fait honneur à cette citation que nous a rappelée Leïla : “Le jazz n’est pas une esthétique, c’est un état d’esprit”.

Ont collaboré à cette chronique :