Jazzman incontournable de la scène lyonnaise, guitariste émérite et passeur enthousiaste, Jean-Louis Almosnino n’a pas dû se faire prier quand sa chanteuse de fille Marie eut le désir d’enregistrer en duo et proposer en concert un florilège de chansons jazz empruntant au répertoire américain ou brésilien, sans oublier quelques compositions personnelles. D’aucuns avaient vu naître le projet au kiosque de Cybèle, avaient vu grandir le bébé à Seyssuel et attendaient sa concrétisation matérielle et sa présentation en concert.
Après deux tours de chauffe au Bémol5, l’heure est venue d’investir le chaleureux Second Souffle qui sait si bien régaler papilles, oreilles et pupilles…
Tout en savourant tajine et couscous, les auditeurs-convives savent que cordes de guitare et cordes vocales s’accorderont à merveille. Pour les paroles brésiliennes, Tom Jobim se taille la part du lion avec Agua de beber en ouverture, Wave, Chega de saudade* (V. de Moraes) , Aguas de março . Pour l’anglais, le real book est dignement représenté par Up jumped spring* (F. Hubbard & A. Lincoln), Relaxin’ at Camarillo (paroles françaises) et Billie’s bounce (C. Parker), If I should loose you* (R. Rainger & L. Robin), When Sunny gets blue* (J. Segal & M. Fisher), I mean you* (T. Monk, C. Hawkins & J. Hendricks). Besa me mucho* (C. Velasquez) amène une touche d’espagnol. L’anglais conclut le concert avec le Big yellow taxi de Joni Mitchell.
Envie de mêler les langues, désir de varier les plaisirs jazzystiques et volonté de proposer les compositions personnelles de Marie émaillent les deux sets, en français avec Cohésion charnelle, C’est si beau* et Sentiments malhonnêtes*, en anglais dans The crow* et en brésilien sur le thème de Jean-Louis Sambipa.
Le jeu de guitare du père, toujours aussi brillant, accompagnateur ou soliste, et la maîtrise vocale de la fille font mouche dans ces concerts qui accompagnent la sortie de l’album dont l’acrostiche de ces modestes paragraphes vous dévoilera le titre.
Les morceaux joués ce soir (*) ne sont pas tous présents sur l’album qui ne contient que dix titres. La corrida de F. Cabrel n’a pas eu droit à sa version live ! Sur la moitié des chansons, le duo s’est adjoint la complicité du contrebassiste Jérémy Garcia. Dans le lecteur cd ou sur scène, Le Jazz À Travers Les Langues mérite votre écoute et/ou votre visite…