(69) RhôneBémol 5

16/03/2018 – Miniatus au Bémol 5

Miniatus le groupe de Benoît Baud (saxophones alto et soprano), Stéphane Foucher (batterie), Basile Mouton, (contrebasse), et Frederic D’Oelsnitz, (au piano) présentait son premier – et dernier- CD au Bémol 5, le restaurant qui a décidé de se consacrer aussi à la musique jazz, et a ouvert depuis près d’un an déjà, rue de la Baleine (au 1, fastoche !), rue perpendiculaire à la rue Saint Jean. L’accueil est très cordial.

 

Bien sûr, la musique de Miniatus est sans concession. Ces quatre-là, jouent la musique qu’ils aiment, qu’ils entendent, qui sort d’eux même ! Démarche oh combien légitime ! Rien d’austère cependant. Là où le CD donne une impression d’énergie, et emporte l’adhésion par son jeu dynamique et swinguant, le concert “live” n’a plus les préoccupations propres au studio, où la démarche de “mise en boite” de la musique comporte ses propres tensions, son souci de rigueur, de cadrage… Au Bémol 5, la rigueur est là, la mise en place étonnante (pour des musiciens si occupés par ailleurs) ne laisse rien à désirer. Mais le jeu en direction d’un public, le bonheur d’improviser, le goût du partage accroît la volubilité, vitalise l’osmose.

Bref les musiciens s’abandonnent à la passion qui les réunit et le public apprécie. Je vous parle de quelques thèmes :

Bud bug est une machinerie rythmique à effet de soubresaut informatique calculé. Cela n’empêche pas un phrasé très dansant dans le chorus de saxophone de Benoît. Les 4/4 permettent à Stéphane de dire qui il est. Hindy Hot (c’est la main droite du pianiste qui fait la deuxième voix accompagnant le thème de l’alto) voit les chorus se succéder et se déchainer : piano, basse et sax exposent leurs idées beaucoup plus que le CD ne le permet. Volubilité !
Pour le troisième thème,  après une magnifique et parfois rapsodique introduction de Frédéric, Benoît joue du soprano. Basile développe une ligne de basse splendide dans son chorus. Mamie Trotte en binaire et c’est joyeux…..

Le public est attentif ! Il écoute, manifeste sa satisfaction. Le Bémol 5 a su créer les conditions d’une véritable écoute. Le nouveau piano (à queue, adopté pour la venue de Réné Urtreger il y a quelques mois déjà) y est pour quelque chose.

Mais, vous ne saurez pas ce qu’il y avait au menu du Bémol 5 ce soir là !

Allez ! Jusqu’au bout, soyons hitchcockiens faute de mieux, et cultivons l’effet déceptif: Si vous voulez découvrir la suite, guettez les concerts du quartet ou procurez vous le CD Miniatus.

Photo : Clara Foucher

Voir également la chronique de l’album

Ont collaboré à cette chronique :

Laisser un commentaire