La trame de la 8ème édition 2018 des Détours de Babel est le « retour aux sources ».
Comme l’écrit son directeur Benoit Thiebergien, «La création artistique…a ce besoin de se relier à son histoire…de retisser des liens visibles ou invisibles avec ses sources d’inspiration,…de reconstruire…. une filiation, d’interroger voire de sublimer ses sources »
Ce soir, dans cette petite salle conviviale du Prunier Sauvage de Grenoble, nous sommes remontés aux sources du Blues, ce blues que des musiciens anglais ont si bien su s’approprier, traduire à leur manière, sublimer, et qui dans les années 1965-1970 nous ont fait vibrer au rythme des guitares électriques et des voix envoûtantes.
JJ Jacquet (alias Jacques Panisset), fut de ceux-là. Guitariste en son temps, il revient à ses premières amours, au sein du Blues Boom Trio, composé d’Eric Capone (voix, clavier, accordéon) et de Patrick Argentier (batterie, basse). Ensemble, et avec une belle énergie, ils rendent hommage à ces musiciens qui leur ont fait découvrir et aimer le Blues.
La première composition de JJ Jacquet Savoy Blue nous transporte tout de suite dans les années 70, avec ses sonorités spécifiques : son aigu de la guitare, vibrato électrique. La voix d’Eric Capone, finit de nous séduire dès le 2ème morceau : City ways, tels ces petites gens de la campagne fascinés par les lumières de la ville, dont parle ce morceau !!
Puis se succèdent des reprises ou arrangements de morceaux des «maîtres» dont ce qui suit n’est pas une liste exhaustive : Trouble no more d’Aynsley Dunbar (batteur de John Mayall) en hommage à BB King : Woman you need love de Killing Floor, If you let me love you, Black Magic woman de Peter Green; I’m your with doctor, Suspicions de John Mayall ; You don’t love me de Willie Cobbs ou Sommeday the sun won’t shine for you d’Anderson en hommage à Jeff Rotel ; God bless the child de Billie Holiday.
Eric Capone, une fois de plus, a démontré qu’à son agilité et cette manière qu’il a de danser avec son clavier, il associe une voix de bluesman forte, profonde et vibrante. Patrick Argentier à la maîtrise parfaite de ses instruments semblait être la colonne vertébrale de ce trio «fou». Quant à JJ Jacquet, il retrouvait sa jeunesse, sa passion pour le blues qu’il nous a bien fait partager grâce à son doigté et à l’énergie de son jeu.
Ce trio bien sympathique en connivence totale, nous a permis hier de retrouver intact le goût de ces années lointaines mais encore présentes grâce à des moments comme celui là.