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28/04/2018 – Fred Wesley & The New JB’s

Fred Wesley, “the funkiest trombone player ever”, c’est l’une des légendes du Funk, ce genre musical qu’il a contribué à popularisé entre 68 et 75 comme directeur musical, arrangeur, compositeur et tromboniste de James Brown. Après être passé chez Count Basie, on a pu l’entendre dans de nombreux groupes et projets qu’il a suscités pour la plupart; ce soir c’est sa dernière création qu’il nous présente: “The New JB’s”, rien que le nom en dit déjà long sur ses intentions. Et ça marche: dès les premières mesures, un tiers de la salle est en transe, le second danse et le dernier tiers se balance en mesure. Les musiciens ont un œil fixé sur le boss pour savoir où il va les envoyer. Un hochement de tête de sa part, un regard et il se passe quelques choses de nouveau. Les musiciens sont mis à contributions, chacun aura sa part de chorus; Peter Madsen est au clavier, Bruce Cox à la batterie, Dwayne Dolphin à la basse, Reggie Ward à la guitare, Gary Winters à la trompette et Phillip Whack, remarquable, au ténor. Le trompettiste et le saxophoniste jouent les chœurs quand Fred Wesley chante. Le reste du temps il joue avec la section cuivre prend quelques chorus mais surtout veille au grain, crée l’ambiance, s’adresse au public, le fait chanter. Sous des airs de ne pas y toucher, il contrôle l’ensemble: tout passe par lui, vient de lui, il a composé, arrangé, et il dirige, il intervient au trombone, du regard de la voix ou du geste, un clignement de paupière et quelque chose advient. De mémoire défilent Four Play, Damn Right I’m Somebody, Smooth Move, Pass The Peas et Bop To The Boogie, évidemment, que le public envoûté reprend en chœur, ça danse, ça balance et ça tangue dans toute la salle: il faudra l’air frais de la nuit pour que certains redescendent sur terre, bien après la fin du concert; pour les autres, difficile d’aller dormir après ce plein d’énergie

 

En première partie, les cuivres du conservatoire ont ouvert la soirée par deux ou trois titres, avec brio, bientôt suivis par les élèves des écoles de musique, une trentaine de trombonistes, dont ceux du premier rang avaient entre huit et dix ans. Dwayne Dolphin viendra emprunter la basse de David Mohamed pour un morceau, afin de donner un petit cours de groove à l’ensemble qui n’en demandait pas tant. Monsieur Fred Wesley a assisté à toute la première partie, de la coulisse, il avait pour les enfants, le même regard que mon voisin, venu assister à la première prestation de son petit fils sur une grande scène.

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