(69) RhôneÇa Jazze Fort à Francheville

01/06/2018 – Louis Winsberg Jaleo à Francheville

Il fut un temps où nous passions plusieurs soirées franchevilloises en juin… Désormais, nos rendez-vous s’étalent sur l’année. Maintenant, ça jazze fort à Francheville trois fois l’an… Après la soirée cinéma fidésienne du 24 mai et l’évocation de Paco de Lucia sur grand écran, c’est au tour de l’hommage sur scène dans la salle Barbara de l’Iris en bien belle et bonne compagnie. Pour clore la saison,  Louis Winsberg et son projet Jaleo ont été conviés. Le concert fut dédié à Maurane, l’ingénieur du son et le guitariste ayant travaillé avec la chanteuse belge.

En ouverture de soirée, le président Le Goff remercie bénévoles, public et artistes avant d’annoncer une première partie musique, questions-réponses avec Louis Winsberg. Celui-ci présente successivement une guitare électro-acoustique qui sonne comme une cithare, un saz à six cordes et sa guitare à cordes nylon sur laquelle il s’autorise une relecture de Jeux Interdits après deux improvisations sur les cordes acier. Il mentionne le luthier Hervé Prudent qui a réalisé guitares, saz, mandoline… On évoque les guitares de Paco, la reformation éventuelle de Sixun…

Après la pause, le guitariste revient avec toute son équipe : la chanteuse, danseuse, percussionniste Sabrina Romero, le chanteur, guitariste Alberto Garcia, le percussionniste Stéphane Edouard et au saz basse et à la mandoline Cédric Baud. Pendant près de deux heures nous voyageons dans l’univers de Jaleo, déjà trois albums à son actif : “Jaleo”, “Le Bal des Suds” et “For Paco”. Inspiré du flamenco traditionnel, le répertoire puise essentiellement dans leur dernier opus : For Paco… Libertad… ou Viva Jerez, en conclusion.

Chaque membre du groupe exprime sa polyvalence. Louis est un prodigieux guitariste, mais aussi un remarquable joueur de saz ou d’une “petite guitare” à quatre cordes, fabriquée par son luthier dans le bois d’un cyprès fourni par lui-même. Derrière lui, le discret Alberto chante le flamenco avec cette voix si caractéristique des cantaores, assure d’incessants palmas et prend à l’occasion la seconde guitare. En face, Cédric est aussi redoutable au saz basse à huit cordes qu’à la mandoline. Pendant une chanson, il hérite de la “guitare-cithare”, de la “petite guitare” dans une autre. En fond de scène, Stéphane fait sensation dans ses touchers de peaux et métaux alliant délicatesse, vivacité, puissance. A l’occasion, il se mue en chanteur. Au milieu, Sabrina est assise sur son cajon (la percussion péruvienne importée par… Paco de Lucia dans les 70’s), percussionniste efficace  et chanteuse poignante. Elle enflamme la salle quand elle se lève et danse, ses pieds frappant vigoureusement le plancher quand le reste du corps n’est que grâce et sensualité. 

L’Iris a, une fois encore, vibré de bien bonnes ondes : en quintet homogène, en duo de cordes (Louis et Cédric), en duel de paumes et phalanges (Sabrina et Stéphane), en communion vocale (Sabrina, Alberto, Stéphane), en trio de palmas (Louis, Cédric et Alberto)… Parfaitement sonorisé, joliment et sobrement mis en lumières, le Jaleo de Louis Winsberg a somptueusement conclu la saison 3 de “Ça JAZZe FORT à Francheville”. On attend impatiemment d’autres “chahuts” pour la saison 4 !

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