Bien sûr la curiosité !
Celle de l’association Bowie et Jazz qui l’a suscité!
David Bowie l’étoile noire, icône rock s’il en est, a quitté notre scène en 2016 déjà;
Bowie n’a jamais étét frontalement dans le jazz, pourtant nombreux sont les musiciens de jazz qui ont repris ses compositions, lui même en a embarqué quelques uns dans ces différents projets. Pour le dernier d’entre eux “Black star” il s’était entouré de Jason Lindner aux claviers, Donny McCaslin au saxophone, Mark Guiliana à la batterie et Tim Lefebvre à la basse excusez du peu …de jazz !
Désormais ce groupe se produit sur scène sous le nom de Donny McCaslin Blackstar Band et prolonge l’esprit de cette album fusion, et la lumière de l’étoile Bowie.
La curiosité donc quand le festival Rhino Jazz(s) propose pour la deuxième année des créations autour de l’artiste aux yeux vairons.
Avant le “Bowie symphonic” du samedi 6 octobre ce soir c’est le “Bowie acoustic”.
Le projet est porté à la direction artistique par Daniel Yvinec dont la volonté affirmée est de proposer l’œuvre de Bowie selon un point de vue original avec de nouvelles couleurs.
Effectivement nous avons eu droit ce soir à une création inédite construite autour de quelques morceaux choisis de la star, loin des rythmes rock mais à distance également du jazz.
Le parti pris est la lenteur et le minimaliste, ce qui au début est fort déroutant. On devine quelques fois avec difficulté les chansons métamorphosées! Ashes to Ashes, Space oddity, Heroes, Life on mars…
Le groupe réuni pour ce projet est organisé autour de la chanteuse Sandra Nkaké, (Révélation au victoires du jazz 2012), qui s’est entouré d’un de ses partenaires de longue date Jî Drû à la flûte traversière, aux samples et à la voix, de Guillaume Latil au Violoncelle et plus étonnant de Babx au piano qui n’est pas un habitué des scènes jazz.
C’est la première fois qu’était donné ce spectacle et il m’a semblé percevoir quelques hésitations voire de l’intimidation à s’attaquer à ces monuments de Bowie.
Les meilleurs moments pour moi ont été lorsque Sandra Nkaké s’est lâchée en laissant apercevoir toute la puissance qu’elle a sous le pied, ou encore les séquences où Babx nous l’a joué pianiste/chanteur décadent à la Tom Waits
Pour finir le groupe propose une version des plus étonnantes d’un morceau que tout le monde connait; qui commence comme ça “Put on your red shoes and dance the blues” mais tellement ralenti qu’il a fallu un peu de temps pour reconnaitre le fameux Lets dance ici peu propice à la danse.
Déroutant ces artistes plongés dans une quasi pénombre en contre-jour durant tout le concert et qu’on ne découvrira qu’au salut.
Déroutant c’est certain à la première écoute mais diablement bien travaillé.
Au delà de la curiosité désormais, on aurait envie de réécouter ces versions originales pour mieux les capter après l’effet de surprise et se les ré-approprier.
Pour ce faire souhaitons que ce projet ne reste pas une création éphémère et qu’il ait l’occasion de se déployer.