(69) RhôneSaint-Fons Jazz

30/01/2019 – Elèves et Freyja au Saint-Fons Jazz Festival

Freyja & Soirée Elèves – Profs de l’Ecole Jazz de St Fons

Cette troisième soirée au Théâtre Jean Marais du Saint-Fons Jazz Festival est consacrée à la mise en avant des projets portés par les élèves de l’Ecole Jazz  ainsi qu’à la première de Freyja une création et un nouveau groupe pour la chanteuse Catali Antonini qui est par ailleurs enseignante de chant jazz au CRC.

Pour la première partie les élèves ont été répartis en trois formations autour d’un répertoire hard bop, soul jazz ou latin jazz faisant appel à quelques grand noms de ces courants tel que Benny Golson, Horace Silver ou Stanley Turrentine. La règle du jeu est claire chaque formation a droit à quinze  minutes et  deux morceaux ; certes on est en apprentissage mais chaque musicien a à cœur de donner le meilleur de lui-même sous le regard attentif de  leurs enseignants-coaches que sont Wilhelm Coppey, Hervé Salamone et Stéphane Rivero. C’est ainsi que ce sont succèdés sous les meilleures conditions de son et d’éclairage, les trois formations dont nous tenons à citer tous les participants :

SAINT-FONS JAM (sous la direction de Wilhelm Coppey) : avec Jean-Bernard Anglade , Paulette Bonnouvrier, Nathalie Brichler, Marc Di RuzzaPascal Fremaux, Thierry Gilardon, Dominique Greiss, Gilbert Lainé, Martine Moureaux.

COMBO JAZZ (sous la direction d’Hervé Salamone) : avec Pierre Carecchio, Olivier Chiello, Raphaël Demont, Dider Martinez, Karine Nayé Roy, Alain Sand.

LITTLE BIG BAND INTERCO (sous la direction de Stéphane Rivero) : avec Pascale Dambrière, Karim Hammache, Gilbert Lainé, Pierre NavarroAlain Sand, Christian  Deville, Michel Devillle, Daniel Garcia, Darko Micil, Marc Tincry.

 

Avec Freyja on  assiste à la naissance d’un projet original qui devrait souvent faire parler de lui dans les prochains mois. L’originalité est à rechercher tant du côté de la composition de la formation : un  saxophone : Gaby Schenke, une guitare : Yanni Balmelle, une contrebasse : Hélène Avice,  et une voix ,celle de Catali Antonini,  que du parti pris appuyé de rendre un hommage aux femmes par le choix d’un répertoire exclusivement féminin puisé chez des grandes dames du jazz comme Abbey Lincoln, Cassandra Wilson, Carla Bley ou Meshell Ndegeocello  …et complété par des compositions de Catali Antonini.

Le concert s’ouvre sur quelques riffs de guitare et  notes de sax pour introduire en douceur la voix au phrasé impeccable de Catali Antonini  sur Throw it away d’Abbey Lincoln. Déjà ici tout est affaire d’équilibre entre instruments et voix, on s’’écoute on se respecte, les notes brillent et les scats s’envolent ; il y a de la place pour tout le monde. Sur Show me a love de Cassandra Wilson tandis que guitare et contrebasse “tricotent” dans le grave, le sax de Gaby Schenke  s’envole dans un délicieux chorus avant que la guitare de Yanni Balmelle revienne au premier plan  pour mieux propulser la voix  de Catali Antonini sur le refrain final. Difficile d’ignorer Carla Bley dans le jazz au féminin, c’est donc avec sa composition Lawns que se poursuit le concert, ici la contrebasse d’Hélène Avice est très présente à l’image de celle de Steve Swallow avec Carla Bley, à la fois pour soutenir les autres musiciens mais aussi pour offrir un brillant chorus. Le set se poursuit avec deux compositions de Catali Antonini : L’anno dei 13 lune  et Circo Certo ou elle fait chanter la langue italienne ou l’incorpore à son scat tout en laissant la place à des échanges chaleureux et passionnés entre guitare et saxophone. Décidément Gaby Schenke et Yanni Balmelle se sont trouvés pour notre plus grand plaisir !

C’est avec un thème plus soul Bitter de Meshell Ndegeocello que le quartet enchaîne en réussissant un subtil amalgame très équilibré voix, contrebasse, sax et guitare duquel le jazz sort grandit. Le morceau final est une reprise de Don’t waste your time popularisée par Rachelle Ferrell qui permet à Catali Antonini dans un écrin de velours de terminer sur quelques scats très réussis.

Pour le rappel, le Little Big Bang augmenté de quatre choristes élèves chanteuses (Béatrice Lascourbas, Sidonie Benedetto, Marie-Noël Laffay, Marie Bignon) rejoignent  le quartet pour un hommage bien opportun à la grande chanteuse qu’était Aretha Franklin avec une reprise de sa chanson à succès A natural women. Naturellement le public est aux anges …et en aurait bien pris un peu plus !

Un projet né sous une bonne étoile (celle du Saint-Fons Jazz) avec une très belle dimension esthétique et des musiciens déjà en pleine osmose ce qui devrait permettre à Freyja de s’imposer auprès des programmateurs et  de toutes les  oreilles les plus exigeantes.

Ont collaboré à cette chronique :