(69) RhôneBémol 5

07/02/2019 – Herencia Trio au Bémol 5

Ewerton Oliveira a décidé de réactiver son trio Herencia. C’est au Bémol 5 que nous vivons le premier concert de cette nouvelle mouture. Le percussionniste Gustavo  Ovalles, (rencontré en mai 2017 au côté d’Omar Sosa au Musée des Confluences) et le contrebassiste Vladimir Torres sont de la partie. L’héritage musical de l’Amérique latine est la source d’inspiration du pianiste brésilien qui partage la scène avec un Vénézuelien et un Uruguayen. Tous trois sont établis en France, terre d’accueil de chaleureuses et fructueuses rencontres musicales…

Le traditionnel brésilien Ponto de Ogum ouvre le concert suivi de l’uruguayen Candombé misturado avant qu’Ewerton ne présente ses compagnons de jeu et les couleurs musicales de la soirée. La suite du programme est composée de ses propres compositions… Dans l’esprit péruvien, L’Andando précède la valse Corazon que vals avant que le premier set ne se conclue avec Virado no baque dans lequel Ewerton retrouve ses racines de Recife en le dédiant à un ami présent dans la salle…

Ewerton nous narre la genèse de Ponto de areia (pont de sable) qui entame le second set. Suivent Renascer, Les 3 Becs (oui, ceux de La Drôme !) valse précédée d’un surprenant solo de quitiplas, (tubes de bambous frappés entre eux et sur deux briques posées à même le sol), Recife via Santiago de Cuba et Rostan na ciranda, ronde où le public joue le jeu d’en fredonner le thème. En rappel, nous donnons à nouveau de la voix pour Êpa babà.

Difficile de croire que nous assistons à une première tant tout est fluide entre les trois musiciens. La complicité évidente de leurs sensibilités fait merveille. Quelques heures de répétition ont suffi à souder ce répertoire. Il est vrai que le talent de ces trois là ne fait aucun doute. Ewerton s’affirme de plus en plus comme un incontournable de la scène lyonnaise, ses compositions puisant dans moult univers avec un égal bonheur. Ce soir encore, son insatiable soif de rencontres a fait mouche. Vladimir maîtrise l’art d’être l’indispensable pilier rythmique d’un trio, donnant ici et là quelque solo fort bien charpenté. Gustavo tire le meilleur de la batterie d’instruments au milieu desquels il évolue : caisse claire, calebasse, cymbales, congas, bongos, tambours bata, quitiplas et son usage des maracas laisse pantois. Il devient aussi chanteur pour quelques mesures de Lembrança n°1

Que le Bémol 5 lyonnais ait été le berceau de la renaissance du Herencia Trio est certes une très bonne chose, que le Café des Arts grenoblois ait permis un bis en est une autre, mais on aimerait tant que l’aventure continue en étant partagée par le plus grand nombre. Gageons que les festivals estivaux ont encore quelques dates libres… On peut rêver !

 

Ont collaboré à cette chronique :