chronique de CD

08/03/2019 – Grazzia Giu – Chronique de l’album Life Is

Il y a quelques semaines mail concis du rédac chef me sollicitant pour chroniquer le nouvel album à paraître de notre chanteuse grenobloise Grazzia Giu avec (admirez le coté imparable de l’argumentation !) “Tu l’as déjà fait pour de précédents albums et tu aimes bien d’habitude ! … “   Ma réponse (admirez le coté coopératif qui nous caractérise toujours  à Jazz-Rhone-Alpes.com !) “Très bien chef mais tu me laisses quand même quelques jours pour l’écouter !”. Là aussi  on est comme çà à Jazz-Rhone-Alpes.com, il nous reste un bon fond de déontologie,  on écoute encore les albums avant de les chroniquer et on ne se contente pas de recopier le dossier de presse quand il y en a un… Pour ma part plusieurs écoutes me sont même nécessaires pour fonder mon opinion tout en changeant les conditions d’écoute : rien de tel pour commencer que le recours à la bonne vieille chaîne Hi-Fi avec grosses enceintes éprouvées, le passage par une écoute au casque peut ensuite apporter un complément de plaisir  et d’émotions et pour ma part j’aime bien aussi faire le test de l’écoute dans l’univers clos du trajet en voiture…

Alors ce nouvel album de Grazzia Giu (le cinquième en une quinzaine d’année  c’est dire si la dame sait peaufiner et doser ses apparitions) ; pas de problème  “Life Is” (Inouïe Distribution 2019) satisfait haut la main à tous les tests et notamment aux  plus importants critères artistiques et esthétiques.  Dès la première écoute on retrouve la voix chargée d’émotions et le phrasé caractéristique de Grazzia et bien sur les fidèles Lionel Mélot (piano) et Paul Cuttat (contrebasse) apportent toujours un soutien tout en finesse et sans faille mais on remarque aussi  dans cette continuité quelques évolutions significatives comme la disparition de la batterie au profit de l’arrivée discrète du cajon flamenco de Richard Martinez.  Il convient aussi de noter que ce nouvel album voit l’arrivée de quelques « guest-stars » judicieusement utilisés à commencer par le bugle de Médéric Collignon qui introduit  discrètement la voix de Grazzia sur Try again et l’accompagne ensuite par de belles et tendres envolées. Sur Softy Whisper c’est la voix “immatérielle” de Loïs le Van qui vient se conjuguer   avec celle de Grazzia sous le regard complice du trio d’accompagnateurs. Sur trois autres titres ce sont des arrangements de cordes de Gérard Tempia Bonda  qui viennent embellir les morceaux, presque timidement sur Afraid for mais de façon nettement plus affirmés sur Sorry .

Autre aspect marquant de l’album, ce sont les deux reprises de deux monstres sacrés de l’univers pop rock, David Bowie et Lou Reed dont les albums ont toujours accompagné Grazzia Giu et qu’elle ose maintenant affronter alors qu’ils ont tous deux quitté cette terre. C’est d’abord la reprise de Space Oddity de David Bowie traité avec un supplément de douceur par l’ajout de cordes. Personnellement mon coup de cœur va à la reprise de l’émouvant Perfect Day de Lou Reed (sur l’ album Transformer en 1972) qui va comme un gant au phrasé de Grazzia Giu complété par le beau travail de Lionel Melot au piano « Oh such a perfect day , You just keep me hanging on … » Oh oui Grazzia c’est sûr : votre interprétation de ce standard pop aide à tenir le coup !

Le reste de l’album révèle encore quelques belles compositions de Grazzia finement ciselée en quartet pour illustrer quelques tranches de sa vie en laissant libre cours à ses émotions et à son romantisme. C’est le cas avec Life Is le morceau qui donne son titre à l’album ou chaque musicien s’attache juste à embellir le chant de la chanteuse. Avec My dear sons c’est l’hommage très personnel aux enfants qui ont grandi alors qu’avec When I was young c’est la nostalgie qui l’emporte à travers une belle mélodie et des arrangements  finement ciselés du trio accompagnateurs.

En résumé : un album romantique, très personnel et attachant avec une palette élaborée d’excellents musiciens complices. Un album à écouter en priorité et qui est maintenant disponible sur toutes les plateformes ou chez Inouïes Distribution: https://www.paniermusique.fr/les-cds/2735-grazzia-giu-life-is-3760231766706.html

Ont collaboré à cette chronique :