Je n’aurai jamais écrit ce livre, non pour l’écriture précise et juste, non pour son honnêteté coupante mais simplement car il est autre. Lire Real Book de l’essayiste, écrivain et professeur d’université émérite Jean-Pierre Martin c’est faire l’expérience du différent, c’est renouveler sa vision d’un pianiste « amateur » de jazz.
Mais ne faut-il pas renouveler l’ordre des mots ? Un amateur de piano et de chorus ? Comment faire tenir avec brio le piano et le jazz ? Labeur, labeur, labeur… Non, décidément ma relation à l’objet piano n’est pas la même. J’avais écrit pour une performance donnée avec deux amies « laisser le piano s’il ne peut fuir ». Ce ne peut être l’instrument que décrit Jean-Pierre Martin, pour lui il est toujours là, ne peut-être que là, même et surtout quand il ne peut pas jouer. Qui douterait que la relation de chaque musicien à son instrument est singulière ? Non vraiment pas d’universel !
En mars, Jean-Pierre Martin a présenté son livre à l’Oiseau Siffleur, une libraire de Valence. Titré Real Book, sous-titré autopianographie, c’est « une extension de la curiosité à l’égard de soi »*. Une biographie qui parcourt les différentes étapes de son existence avec le piano comme fil rouge et le recueil des standards de jazz, le real book, comme « bible »*.
A trente-neuf ans, après avoir réussi l’agrégation, c’est au célèbre chroniqueur de jazz, Jacques Réda que l’auteur destine son premier envoi de « feuillets écrits »*. Il avait « tué l’intellectuel en lui », dés lors publications et reconnaissance iront de paire.
Le libraire Philippe Fusaro interroge l’écrivain qui voulait acquérir une technique pianistique irréprochable, un de ses professeurs Mario Stanchev lui répond simplement en musique. François Gallix le contrebassiste joue avec lui et la note n’est déjà plus une note, jazz et musique ne font qu’un!
*propos de Jean-Pierre Martin