(26) DrômeJazz Action Valence

11/04/2019 – Roberto Negro et Théo Ceccaldi à Jazz Action Valence

Le son au service de la virtuosité : “Montevago”

 

A Jazz Action Valence, le travail artistique de Roberto Negro et de Théo Ceccaldi  joint  le piano au violon, le violon au piano et se racontent sans mots les sons. De l’Italie au monde, les danses de la musique répétitive nous désenvoutent autant qu’elles nous projettent dans la transe. « Varier les combinaisons d’instrumentations, les constructions, les équilibres entre les instruments, mêler soliste et accompagnement. »* Jamais ils ne nous  perdent. Roberto joue sur un clavier les notes enregistrées d’un piano préparé. La musique est fluide, les morceaux s’enchaînent. De la berceuse au drame, leur musique propulse un son, deux… Du multiple au souffle sur la corde du violon, une note se dégage du monde qui nous immerge. Une note résonne au loin.

Trois poissons – serrés, serrés – Le fond d’une cale – Trois milliers – Papiers, papier – Papier – On a papier – Pas pied, pas pied – Côte à côte à côte à côte à côte – Ta côte ta côte ta côte ta côte ta côteLeurs voix chantent, l’intuition sensible conquière l’audace face au spectacle de l’immonde. Elle ourdie sa nécessité musicale, elle offre le courage de voir ce que l’on entend.  Dé-anesthésié ! Avec la pièce *Tarentella, le son est rendu à la tarentelle. L’horreur du droit de cuissage ne se désigne plus par la piqûre de l’araignée qui rend folle ou hystérique. Les musiciens offrent la politique à l’écriture de leur musique.

Ils partent à l’aventure du jeu : le son se fait sentir, dans son creux ou à son bord, vers son origine ou dans sa mort. Le piano se fait cruel dans le bruissement du violon. Il s’arrête aussi net que vont les notes à la vie. Des histoires de palaces, et de ballades, ils sont deux et s’aventurent au présent. Leur musique sera autre demain n’en déplaise au tango de ce jour, face aux danses de salon d’hier. Ils partaient pour les enregistrer, les deux amis reviennent avec un nouveau disque : “Montevago”.

Ecouter c’est entendre l’instrument et la main de celui qui en joue,

A eux deux ils sont rois pour composer le sensible.

 

*Théo Ceccaldi

*Sur leur disque Montevago ; ils n’ont pas joué ce morceau ce soir.

Ont collaboré à cette chronique :