EARZ est un quintet dans la plus pure tradition du hard bop. A l’instar de Art Blakey qui créa les Jazz Messengers, Nicolas Serret (batterie) amène dans ses compositions une pulse et une énergie très caractéristique.
Quatre jours de tournée avec le groupe pour terminer à Chabeuil, à la maison, et présenter le nouvel album de son quintet “Wide open” … Nicolas Serret n’est pas peu fier de ce moment.
Soukha ouvre le concert. On retrouve vite nos marques : un groove puissant assuré par Nicolas et François Gallix (contrebasse), fidèle parmi les fidèles et de la musicalité, beaucoup de musicalité. Etienne Déconfin (piano) est précis, aérien ; Julien Bertrand (trompette) et Stephan Moutot (sax ténor) sont rapides et puissants. Tous les ingrédients sont présents pour que l’histoire soit belle.
Si Soukha nous emmène loin, nous invite à la rêverie, Streams nous ramène à la réalité. New York la nuit, les blocs défilent….pas le temps de réfléchir, ça va vite….
Puis vient le choc, Chromatisme crânien ! Ca cogne ! Poum, poum, tchac la caisse claire de Nicolas claque et lance le blues. Tour à tour les musiciens se lâchent et se libèrent pour de longs chorus toujours soutenus par la section rythmique.
Un retour au calme ferait du bien. Le morceau suivant devrait le faire : Comptine ! Après une intro toute douce, la pulse retrouve vite sa place. Le jazz ce n’est pas fait pour endormir les enfants !
Ensuite, Smells like teen spirits, une reprise de Nirvana ………… de qui ? de Nirvana ! Ça doit être une erreur ? et non, c’est bien du Nirvana mais en plus gentil, en plus jazzy ! Un bel arrangement où Julien Bertrand nous offre un magnifique solo de trompette tout en finesse. Le “jazz grunge” vient d’être inventé
Retour aux sources avec Bentall, puis June plus latino
Et puis se pose la question du Chat et la tartine …paradoxe scientifique basé sur le fait qu’un chat retombe toujours sur ces pattes alors qu’une tartine tombe toujours du côté beurré. Mais alors, que se passe t’il si on lâche un chat avec une tartine beurrée collée sur le dos ? Ce paradoxe conduit à la théorie de l’antigravitation selon laquelle l’ensemble reste ainsi en état stationnaire en tournant juste au dessus du sol. Le quintet s’amuse de cette théorie, agrémentant le morceau de clins d’œil, Etienne Déconfin profite du moment pour ajouter une fugue de Bach à son chorus. Le morceau se termine par un superbe solo de Nicolas. A tout seigneur, tout honneur !
Guy Bedos a dit : “L’humour ne s’apprend pas. C’est comme le jazz, une cadence intérieure. On l’a ou on ne l’a pas.” Les musiciens de EARZ ont la cadence, la pulse, le groove et, cerise sur la tartine, l’humour !