Koras à Francheville par ses princes à l’Iris ou Corée-France au Parc des Princes à la télé… Le choix fut vite fait ! En route pour le dernier concert de la quatrième saison de Ça Jazze Fort à Francheville…
La salle Barbara de l’Iris est “extra pleine” se réjouit le président Pascal Legoff au cœur d’une vague de remerciements… La première mi-temps nous permet de découvrir, en solo, le griot malien Pedro Kouyaté qui ouvre son set avec une kora qu’il sample avant de se muer en libéro percussionniste et chanteur. Sa voix s’exprime en bambara et en français. Sa première chanson nous rappelle que “les réfugiés, ce sont les enfants de quelqu’un !”. Il délaisse ensuite la kora pour la guitare et un looper qui accompagnent son chant. “Au Mali, on supporte l’Olympique Lyonnais !” précède Mabo, hommage à un ami comédien dans lequel le public est sollicité pour taper dans les mains et une spectatrice est invitée à danser sur scène. “Quand tu regardes la lune, n’oublie pas que la lune, aussi, te regarde !” annonce la dernière chanson en forme de blues parlé accompagné à la guitare, au looper, à un tube et une tige métalliques, à la calebasse et à la caisse claire frappées à mains nues. Le set respecte la durée “autorisée” par l’organisation et s’achève en pluie de remerciements. Artiste atypique, Pedro Kouyaté a proposé quatre chansons accessibles aux oreilles françaises dans la pure tradition griotte grâce à une touchante sincérité et une belle variété de sonorités. Carton jaune à l’absence de climatisation… Nombreux sont celles et ceux qui ont profité de la pause pour aller découvrir la buvette…
La deuxième mi-temps voit s’installer le nouveau quartet de Chérif Soumano pour onze pièces telles onze joueuses. Entamé en tutti, la première attaque place très haut la barre des quatre instrumentistes. C’est le pianiste Patrick Goraguer qui est présenté avant que la kora augure seule la deuxième, plus acoustique avec les mains nues de David Mirandon sur son djembé et ses cymbales. Quelques effets sur la kora se posent sur une rythmique un brin reggae bien soutenue par les quatre cordes d’Alexandre Bilé. “7 cordes pour le passé, 7 pour le présent, 7 pour le futur” nous informe Chérif avant de s’accorder sur les accords de Patrick… Carton rouge au photographe* qui nous a gâché un subtil et délicat duo piano/kora avant que “la famille ne s’agrandisse” en invitant Amy et Al venus ajouter voix et guitare, sans oublier le fiston au djembé… Les invités s’en vont, le quartet reprend possession du terrain calmement avant de s’emballer, puis de chalouper. Une ouverture au piano, une kora façon “wah-wah”, une batterie frappée baguettes ou mains nues, un duo basse/kora montrent l’étendue des arrangements du groupe franco-malien. La chanteuse Pamela se joint à eux pour un blues malien où se glisse subrepticement un Summertime qu’on n’avait pas vu venir ! Un Bonheur malien précède une brillante reprise de Another day in paradise de Phil Collins (venu il y a quelques jours au Groupama Stadium). Un reggae musclé ouvert par le batteur qui passe par le bassiste rejoint par le pianiste et le maître de la kora aurait terminé le concert s’il n’y avait eu du temps additionnel sous forme de rappel. Chérif et ses amis ont décidé de conclure en transe et en danse cette Mali Jazz Night. Public debout coaché par Pamela en danseuse-modèle, Frère Jacques “jazzimalifié” repris par des spectateurs ravis du mélange, des saluts accompagnés par des Lalalalala Lalala Lalala achèvent dans la joie et la bonne humeur ce dernier concert d’une saison bien remplie ! On attend la cinquième…
*pas notre JP, toujours discret et respectueux, lui !