Ce mercredi, deuxième et dernier concert à La Garde-Adhémar ; le festival Parfum de Jazz accueille quatre artistes pour une soirée exceptionnelle, l’incroyable pianiste Alfio Origlio, certainement un des meilleurs de la scène française, accompagné de Brice Berrerd à la contrebasse et Zaza Desiderio à la batterie, pour servir d’écrin musical à la sublime chanteuse Célia Kaméni.
Célia Kaméni, qui a fait ses armes au Motown Revival, puis au sein du Amazing Keystone Big Band, puis Electrophazz, puis Bigre !et enfin l’Usine à Jazz, a donc l’expérience de la scène en tant que choriste et en tant que chanteuse leader, dans des styles allant de la soul au jazz, en passant par le R’nB, ses fabuleuses capacités seront élégamment mises en valeur ce soir !
L’essentiel du concert sera constitué de morceaux enregistrés récemment et publiés sur l’album CD « Secret Places ». Un petit bijou à se procurer d’urgence ! (voir la chronique partiale de Bernard Otternaud)
On va entendre ce soir Secrets Life of Plants de Stevie Wonder, Kiss From a Rose de Seal, issu de la Bande Originale du film “Batman Forever”, Purple Haze de Jimi Hendrix dans une version proprement fabuleuse, grandiose et subtile et je pèse mes mots, No Love Dying de Gregory Porter, simplement majestueux, Afro Blue de Mongo Santamaria, revisité divinement, presque réécrit où Zaza Desiderio nous fait une démonstration percussive époustouflante sans baguette sur sa batterie, Norwegian Wood (This Bird Has Flown) de John Lennon, traité de manière tendre et émouvante, Goldfinger composé en 1964 par John Barry, du film éponyme de James Bond, Le Blues indolent de Bassiak (Cyrus Rezvani) que Jeanne Moreau avait divinement interprété et que Célia a également magnifié, puis en piano solo, une variation étonnante de sensibilité autour de E Lucevan le stelle issu de La Tosca de Giacomo Puccini où Alfio Origlio montre ses talents d’improvisateur raffiné, et en final un inévitable Caravan, où le désert glacé devient désert de feu, où le charme de la chanteuse devient incantatoire, avec en invité Alain Brunet à la trompette, et en rappel, pour boucler la boucle, un deuxième morceau de Stevie Wonder, Master Blaster, quasi funky, où le président du festival va emboucher son bugle.
Une chanteuse exquise au talent incroyable et au charme éblouissant, une équipe de choc autour d’elle, des arrangements soignés donnant une forme d’unité à ces pièces musicales si variées, voilà qui donne inéluctablement une soirée inoubliable et un des trois meilleurs concerts de ce festival !
Un extraordinaire moment vécu en Tricastin !
Célia Kaméni: voix ; Alfio Origlio: piano, arrangements ; Brice Berrerd: contrebasse ; Zaza Desiderio: batterie et en invité sur deux morceaux: Alain Brunet: trompette, bugle