Un très grand merci à Marie Mifsud et ses musiciens, d’avoir consacré trois jours de leur temps, en ces périodes de transports chaotiques, pour offrir au public du Jazz club de Grenoble ce concert original et déjanté, qu’il n’est pas prêt d’oublier !
Que ce soit Télérama, Jazz magazine, Le Monde, tous ces critiques musicaux avertis sont unanimes à saluer la qualité de ces musiciens, et nous en avons eu la confirmation hier.
Marie Mifsud, chanteuse formée au lyrique, est entourée de musiciens dont on devine la complicité et l’enthousiasme : Adrien Leconte à la batterie, à la composition et aux textes, Tom Georgel au piano, Quentin Coppalle à la flûte et Victor Aubert à la guitare basse.
D’aucuns parlent de « dérangements » des standards du jazz, plutôt que d’arrangements : Caravan, Take the A-Train ; mais on peut parler aussi de tango : l’Amusette, Je ne sais pas ; de chansons françaises des années 30 : Si tu savais de Georges Ulmer ou 50 : Suis moi ; de rock : Mai qu’est ce que c’est que ça ; de rythme africain : Tabou, de musique douce, de variété.
Tout y est revu ou composé intelligemment avec créativité, malice et fluidité.
Chacun a sa place, Marie n’est pas accompagnée par les musiciens, ils sont tous les cinq en interaction permanente
Bien dans son corps qu’elle fait bouger généreusement, elle a une présence sur scène envoûtante, tour à tour coquine, lascive ou rockeuse, danseuse africaine ou danseuse de claquettes virtuelles aux sons marqués par la batterie puisqu’elle a les pieds nus, ou en transe. Elle a le tonus d’une Janis Joplin ou d’une Catherine Ringer ; mais c’est bien Marie Mifsud et sa fantaisie que l’on retient.
Avec sa voix à la palette riche, elle manipule les mots, les débite, les susurre, les crache.
C’est de la dentelle, comme le fut aussi le solo d’Adrien à la batterie, tout en finesse et originalité lorsqu’il a joué sur des casseroles ! Quant à Quentin à la flûte, Tom au piano et Victor à la basse, ils complètent avec brio et maîtrise, cet ensemble contrasté, exubérant et si sympathique