Tel David Vincent cherchant son chemin, votre dévoué chroniqueur était parti ce soir là au club de jazz à la recherche d’un petit bout de mélodie que jamais il ne trouva.
Le périscope accueillait en résidence la saxophoniste Maria Valencia dans le cadre d’un échange avec la Colombie sous les auspices de l’Unesco. Pour l’occasion l’organisation s’est mise au vert, finies les bouteilles en plastique pour les artistes chacun désormais a sa bouteille en inox avec son prénom dessus : c’est chic non ?
Lors de sa résidence Maria a travaillé avec quelques autres soufflants locaux avec qui elle parle le même langage… pas le nôtre.
Trombone, Euphonium, clarinettes et sax en tout genre magnifiés par des pointures locales qu’on retrouve au sein d’autres projets tout aussi enthousiasmants comme le Spang ou The Very Big Experimental Toubifri Orchestra.
Ils ont pris forme humaine mais ils sont d’ailleurs, complètement perchés ils font fi de la mélodie, d’un quelconque swing ou d’une trace de groove et … ça marche.
Les compositions sont majoritairement celles de Maria Valencia, quand il y a composition car l’improvisation c’est leur dope leur nirvana leur trip quoi.
Pour l’avant-dernier morceau Maria fait face aux six soufflants ; pour chacun elle lui indique un chiffre de sa main qui correspond à un module, un mini thème, quelle pourra interchanger au gré de son feeling ou les mettre tous à l’unisson. OUF ! étonnant comme exercice de style et plutôt efficace.
Pour le morceau suivant un nouveau niveau d’abstraction est atteint, oui c’est possible, c’est Benjamin Nid qui propose cette forme de composition en temps réel avec simplement un langage gestuel qui est adressé à chaque musicien : Le Sound Painting.
La création est infinie … c’était une première pour moi et j’ai trouvé ça très “prometteur”.
Maintenant il me faut convaincre un monde incrédule, qu’ils sont là et vont envahir le monde ( du jazz au moins) avec leurs langages et leurs rites.
Et puis ils sont repartis dans leur soucoupe volante,
je les ai accompagnés accro que je suis devenu à leur folie, et c’est d’ailleurs de là-bas que je vous écris.
Kisses from Jazz Là bas
María Valencia: sax alto, clarinette, clarinette basse
Benjamin Nid: sax alto
Gregory Sallet: sax alto et soprano
Aymeric Sache: sax ténor et soprano, clarinette basse
Eugéne Gaumeton: sax soprano, ténor, baryton et clarinette
Victor Auffray: euphonium
Simon Girard: trombone
Raphaël Ginzburg : violoncelle ( en première partie)