Nous sommes le 2 avril 2020, soit le dix-huitième jour du confinement instauré face à la pandémie du Covid19.
La France pour notre environnement proche et le monde sont complètement à l’arrêt. Et tous nos concerts aussi, il n’y a plus de programmation. Ce confinement, ce sont des repères à trouver et à réinventer. C’est aussi un isolement à surmonter. C’est encore un télétravail à s’approprier. Et dans cette situation extraordinaire c’est également une information à maîtriser, plutôt qu’à subir et ne pas se laisser submerger.
On peut ressortir les albums pour les réécouter, les rechercher aussi sur YouTube. Et puis dans ce flot de nouvelles par nos multiples écrans et à travers les réseaux sociaux, garder le contact et parfois le chercher. Et l’on trouve tout sur les réseaux sociaux, parmi des initiatives inégales, du bon, du moins bon, le meilleur comme le pire. Mais aussi le meilleur…
J’avais vu et entendu le 25 mars 2020, sur le compte d’Olivier Truchot, (voir ici) cette belle balade qu’il a composé et dédié à tous ceux qui sont derrière leur fenêtre et surtout à sa grand-mère qui est en Ehpad. On ne voit que ses mains sur les touches du piano dans la vidéo. On entend ce beau morceau doux et sobre sur un tempo lent. On dirait presque du Sati tellement c’est épuré. C’est simple car il y a l’essentiel. Il y a beaucoup de sensibilité dans son interprétation et j’ai été immédiatement touché. Olivier Truchot nous parle à tous avec une sincérité et une sensibilité authentique. Il s’adresse bien à sa grand-mère, à laquelle il envoie tout son amour, mais au-delà de son aïeule c’est à toutes les grands-mères qu’il s’adresse, à toutes les personnes isolées et à nous tous, à l’humanité ! L’effet de ce morceau sur Facebook me paraît d’autant plus important car le jazz, qui est une musique spontanée et improvisée, n’est plus diffusé en cette période. On a l’impression que le jazz n’est plus vivant.
Et quelle surprise, ce 2 avril 2020, alors que nous sommes tous confinés à domicile, de découvrir que Zaza Désiderio, qui a découvert la composition de « son frère » comme il appelle Olivier Truchot sur Facebook, lui répond. (voir ici)
Zaza Désiderio a bien sûr compris le message et l’état d’esprit d’Olivier Truchot car il est venu l’accompagner et a collé la sonorité de sa batterie sur la mélodie du piano de son ami. Zaza Désiderio, nous écrit en légende qu’il a voulu accompagner son ami et qu’il a fait ce qu’il a pu. A sa façon, avec sa propre sensibilité, il a surtout compris l’émotion du pianiste. Et pour cela nul besoin de se parler en de grand discours, l’émotion est communicative et transmissible. C’est en douceur sur ses tambours et avec beaucoup de légèreté sur ses cymbales que le batteur vient souligner la mélodie du pianiste et converser avec lui. Il vient rajouter son humanité à son tour.
Quelle émotion et quel bonheur de découvrir cet échange dont nous font cadeau les deux amis. Merci Messieurs pour cette parenthèse d’ataraxie, on se sent revivre dans notre dimension émotionnelle et spirituelle, votre interprétation inspire l’espoir pour tous ceux qui souffrent. Merci de nous avoir fait dresser les poils sur les bras et venir les larmes aux yeux.
Promis, dès que le confinement sera terminé et que les jams du Sirius redémarreront, on reviendra se faire la bise et fêter ça en vous écoutant.