Ouf ! Ce concert a pu être maintenu, et c’est complet ! Merci aux artistes, au public et à tous les organisateurs !
En première partie, Blys, groupe grenoblois, nous fait découvrir la voix époustouflante de Lulu. Celle-ci, vêtue de rouge et noir s’impose immédiatement sur scène. Nourrie par les grandes divas de la soul et du jazz, elle nous ravit de sa voix grave, mélodieuse, de son énergie communicative. Le public participe dès le premier morceau !
California breath retient toute notre attention. Un solo de basse tendre, les vibrations des baguettes sur les cymbales, le chant du clavier, la clameur de la voix nous transporte. Une belle découverte ! Ils seront très bientôt au Brise-Glace à Annecy.
La deuxième partie est très attendue. En hommage à Dinah Washington, idole de la communauté noire et personnalité de Harlem, décédée à 39 ans, China Moses a composé Dianah’s blues. Sa voix profonde, puissante, poignante, est entourée de la clameur de l’orchestre. En duo, la voix déclame, la trompette proclame. Le piano, vibrant, coule si vite alors que China sautille, marque le tempo, lance ses notes avec force. Le public bat la mesure et tape des mains. Le ton est donné !
Sur Disconnected, ce n’est que tendresse, affinité, proximité. Tout son corps accompagne son propos. Soudain, la basse rugit. Un plein de vigueur, de fureur puis tout doucement, on est « disconnected ! ».
China évoque sa vie passée, source d’inspiration de ses titres dans l’album Nightintales. Pour Watch Out (Fais Attention), elle retrace une époque où elle buvait beaucoup.
Suivront les souvenirs de ses rencontres (« On est adulte, mais on juge. Ne jugez pas ! »). Les vibrations claires sur les cymbales sont suivies du grondement des feutres sur la caisse. Ils roulent, marchent, introduisent le groupe. Les notes claires du piano accompagnent la voix murmurée, les souffles qui deviennent des cris. La basse lui répond en des notes rapides, tonitruantes, percutantes. La voix s’amplifie puis s’écroule. China s’attarde, les bras levés. Les applaudissements sont très émouvants.
Évoquant son mariage terminé par un divorce, elle lance Whatever, très lent, mélancolique, doux. Le piano se fait langoureux, les balais caressent les drums intimement. La guitare et la basse restent discrètes.
Installée à Londres, elle s’y est retrouvée et nous chante un blues, chanson d’amour à elle-même. Sur Silence, elle se remémore le Bataclan où elle a perdu des amis. L’orchestre installe une ambiance d’outre-tombe. Les yeux fermés, les mains croisées, ses murmures sont très graves. C’est l’enthousiasme général.
Vincent Charrue : piano et claviers ; Joshua Hari : basse ; China Moses : composition et voix ; Tiss Rodriguez : batterie ; Josiah Woodson : guitare, trompette.