En ces périodes de disette de concerts, Jazz(s)RA, la plateforme des acteurs du jazz en Auvergne-Rhône-Alpes a la belle idée d’organiser des résidences de musiciens dans différents lieux de la région. Il y a peu ce fut avec EYM Trio à Grenoble. Et là ce soir c’est avec le Zaza Desiderio Trio au Périscope avec Rémi Ploton aux claviers et Michel Molines à la contrebasse.
Au cours de l’interview menée par Lucie Baverel qui précède le concert on découvre que les premières sessions de cette formation datent d’il y a quatre ans déjà. C’est assez surprenant car Zaza Desidierio est très présent sur la scène régionale mais on l’a peu vu avec ce trio qui semble lui tenir très à cœur.
En tous cas il parle avec une grande gentillesse de ses partenaires : “Rémi il a une façon de jouer… c’est un romantique” … “Michel c’est du solide… “
Et puis ces résidences sont l’occasion de rencontres alors ce soir l’invité est Noé Reine, jeune guitariste qui lui a été présenté par Alfio Origlio. La trompettiste Ysaura Merino aurait dû être de la partie, mais une mauvaise fièvre en a décidé autrement. Ce n’est que partie remise.
A peine l’interview achevée, le concert se met en place.
Pas encore une seule note que déjà les sourires complices s’échangent. C’est bon signe.
Pour se mettre en oreilles le set débute par un morceau tout calme et mélodieux. Dona Niva.
Ensuite on se jette à l’eau avec un morceau modal et complexe, visiblement un morceau de bravoure pour les trois musiciens très concentrés.
Suit une composition de Michel : Misifa. Ces trois notes sont jouées en ostinato au clavier et contrebasse et batterie brodent autour.
Les compositions défilent on reste dans un mode plutôt intimiste et expressionniste. On entend une reprise de Chico Buarque.
Zaza nous étonne car on le retrouve ici dans un registre très différent de ceux auxquels il nous a habitué.
Cette funeste période qui nous prive de musique en live est pour certains propice à la création et ce soir nous en bénéficions.
Arrive l’invité du soir, le jeune et très talentueux guitariste Noé Reine ici avec une guitare électrique, une Strato qui a roulé sa bosse, à eux quatre ils vont commencer à nous emmener dans un surprenant univers jazz-rock tendance technoïde.
Le set, trop court, s’achève sur un morceau joyeux et bondissant.
Une fois la captation achevée, Zaza nous explique qu’ils avaient encore prévu deux morceaux … qu’ils seront “forcés” à jouer en mode “concert privé” devant la quinzaine de personnes admises dans la salle.
Une ballade exquise, Léa, qui nous transporte avant de s’envoler vers une dynamique plus soutenue.
Nous étions peu nombreux à avoir eu la chance d’assister à ce concert. Et après ce sevrage nous étions tous heureux de nous retrouver, musiciens, public, techniciens pour communier à cet échange, à ce partage de la musique offerte en live. Que du plaisir, partagé.
La captation vidéo de l’interview et du concert est disponible sur Facebook (voir ici)