(38) IsèreJazz à Vienne

05/07/2021 – Carte blanche à Vincent Peirani à Jazz à Vienne

Une carte blanche à Vincent Peirani, accordéoniste créatif, collaborant volontiers avec d’autres musiciens qu’il choisit toujours excellents, il ne fallait pas rater ce concert !

Pour accompagner son groupe, “Living Being”, il a choisi Piers Faccini, fascinant interprète, compositeur et guitariste, et Vincent Segal, violoncelliste reconnu et ouvert à de nombreux courants musicaux.

Vincent, passant naturellement de formes intimistes à des arrangements flamboyants, a donc invité les sections de cuivres et de bois du CRR de Lyon dirigé pour l’occasion par Thierry Seneau pour les accompagner ce soir.

La soirée commence sur Angel of Mercy où la voix grave de Piers, entouré de la tendresse de l’accordéon et de la sobriété du Fender, nous émeut.

Emile Parisien au sax soprano joue Bang Bang. Le violoncelle chante langoureusement. La voix de Piers s’élève forte d’émotions mélancoliques, les notes du Fender expriment son vague à l’âme.

Suit une composition de Vincent Peirani Unknown Chemestry. L’accordéon répand son appréhension triste sous les aigus du clavier. L’ensemble monte en puissance. La basse et la batterie renforcent cette énergie. Le saxophone s’agite, court sans fin, entraîne le groupe. Il ne s’arrête pas, s’enfuit. Les spots clignotent intensément pour rejoindre cette alchimie ! L’accordéon s’enfièvre. Brutalement, tout s’arrête ! Le public, venu nombreux, les applaudit très chaleureusement.

L’entrée des cuivres et des bois annonce l’un des grands succès de la soirée. Pour Kashmir To Heaven, les bois murmurent, l’accordéon leur répond tendrement rejoint par le saxophone dans leur mélodie. Puis les cuivres apportent de l’ampleur et de la chaleur au chant. Les cymbales éclatent. Des voix s’élancent sourdement, vibrantes. Soudain le saxophone s’enflamme, timidement d’abord, puis, plus confiant, il roucoule joyeusement. Tout à coup, l’ensemble explose. Le public du théâtre antique de Vienne gronde. La batterie se démène parmi les cuivres et les bois rugissants. L’accordéon les emmène. Le clavier ne s’en laisse pas conter, la basse vocifère. Enfin, les bois se déploient sur une clameur plus douce, l’accordéon chante, le saxophone souffle, l’ensemble régional poursuit, somptueux !

Grosse émotion quand les musiciens reprennent le mythique Stairway to heaven de Led Zep’, le public est en apesanteur.

Les guitariste et violoncelliste reviennent pour des compositions de Piers : Drone puis Broken Mirrors. Ballade, voix légèrement scandée, le violoncelle pleure douloureusement. Le soupir de l’accordéon les réunit.

Les cuivres s’en donnent à cœur joie sur Night Walker. Le saxophone accourt, l’accordéon le poursuit puis tous s’endorment. Quelles belles émotions !

Retour des invités pour Black Rose, une petite rengaine qui nous illumine.

Vincent Peirani, reconnaissant, prend le temps de remercier et de nommer chacun des musiciens présents du CRR de Lyon. Il félicite particulièrement Thierry Seneau qui a huilé tous les rouages entre les artistes pour harmoniser la performance de ce soir.

Ce sera donc sur Cold Song d’Henri Purcell que nous les écouteront tous. Cet air d’opéra épique emplit l’espace avec énergie. L’ensemble ne faiblit pas. Le public, debout, les acclame  et les retient longuement. Quel beau spectacle !

Le rappel se fera sur Falling, composé par Vincent Peirani avec des paroles de Piers. Sans le CRR de Lyon cette fois, la voix monte, clame ses émotions. Les balais caressent les cymbales. Le saxophone chante avec frénésie puis la mélodie s’éteint doucement.

Cette carte blanche est un succès prodigieux. Les festivaliers s’en souviendront longtemps ! Merci !

 

Vincent Peirani : accordéon, voix ; et son groupe Living Being : Julien Herné : basse, guitare ; Tony Paeleman : Fender Rhodes ; Emile Parisien : saxophone ; Yoann Serra : batterie

Piers Faccini : guitare, voix ; Vincent Segal : violoncelle

Section classique du conservatoire de Lyon de cuivres et bois dirigé par Thierry Seneau

 

Voir la chronique de François Robin sur son blog

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