Ce 14 août en fin de journée c’est le quartet de Kristin Marion qui ouvre le festival de l’Impérial Annecy Festival. Sur Scène, Philippe Martel directeur artistique du festival décrit brièvement et avec enthousiasme les prochains concerts.
Pour ce spectacle, sur la terrasse bondée, Kristin Marion s’est lancé le défi de faire swinguer des standards que chantait Ella Fitzgerald mais cette fois avec des paroles en français. Kristin Marion en amoureuse du jazz et du swing nous explique que pour faire swinguer notre belle langue il faut en déplacer les accents toniques et les placer comme le font les américains dans leur langue, c’était la vraie difficulté pour Kristin Marion qui a écrit ces textes. Pour l’accompagner il y avait Philippe Martel au piano, Christophe Levan à la contrebasse et Jean-Pierre Dérouard à la batterie.
Le set a débuté par In A Mellow Tone de Duke Ellington. Une introduction au piano, un scat, inspiré bien sur par celui d’Ella Fitzgerald, et ce sont les débuts des paroles en Français que nous a concoctées Kristin Marion, elle nous raconte l’histoire d’une femme qui a trouvé l’homme de sa vie. Et la démonstration est faite, ça tourne ça swingue ça balance, elle est, disons le aussi, parfaitement accompagnée par une excellente rythmique. Puis c’est au tour de Philippe Martel de développer ses grandes capacités d’improvisateur, son phrasé mélodique et son accompagnement rythmé sont parfaitement adaptés à ce standard du jazz. Puis c’est le standard Perdido avec une introduction en samba par Jean-Pierre Dérouard à la batterie, on se croirait à Rio, Philippe Martel enchaîne par une improvisation, avec quelques clins d’ œil à d’autres standards puis c’est à Kristin Marion de décrire la rupture dans un couple et de se lancer dans une de ses spécialités une belle improvisation en imitant le trombone, puis après un solo de batterie ils font un duo batterie chant plein d’originalité. Avec Satin Doll immense standard, ce coup ci : Tout fout le camp nous dit Kristin Marion, c’est aussi l’occasion pour Christophe Levan de montrer ses très belles capacités d’improvisateur. Puis c’est Shiny stockings, qui bien évidemment est devenu dans la bouche de Kristin Marion des bas de soie, Jean Pierre Dérouard y démontre dans un 4/4 plein de richesse rythmique la maitrise parfaite qu’il a de son instrument. Avec Now Baby or never ça devient en français C’est Elle qui dirige l’argent, Philippe Martel nous y fait seul une belle démonstration de ragtime. Pour Mack The Knife : La danse c’est sa vie, avec Take the A Train : C’est le train de la vie, une superbe introduction de Philippe Martel au piano, Philippe Levan fait chanter sa contrebasse dans une improvisation pleine de musicalité. Avec The Lady Is A Tramp ça donne en Français: La femme on l’aime. Le spectacle se termine sur le blues Tenor Madness où Jean Pierre Dérouard se met à jouer fort brillamment de la trompette.
Devant un public comblé, Kristin Marion a gagné son pari, le Français on peut le faire swinguer comme Ella Fitzgerald le faisait avec l’américain.
Lors de ce premier concert du festival, c’est un grand bol de joie et d’optimisme qui a déferlé sur le public présent qui a applaudi avec ferveur tous les musiciens.