Pour ce troisième concert du Impérial Annecy Festival, dimanche 15 août en fin d’après midi, c’est sur la terrasse de l’Impérial Palace que s’est produit le Lovesick Duo. Il y a Paolo Roberto Pianezza à la guitare, au lap steel et à la voix et Francesca Alinovi à la contrebasse et à la voix. Philippe Martel directeur artistique du festival m’avait prévenu : “tu vas voir c’est fantastique”. Et bien effectivement, Philippe Martel n’avait pas tort, ce duo qui joue de la country music et du rock est extraordinaire. “Ils ont le son” comme dit Philippe Martel. C’est d’abord un spectacle complet, car il y a autant à voir qu’à entendre et à découvrir. D’abord, ils viennent d’Italie, c’est donc une expressivité non pas anglo-saxonne que nous allons voir mais typiquement italienne sans aucune retenue comme les photos le montrent. Ensuite ils font cette musique avec une énergie ahurissante mais aussi tout en nuance et en maîtrise. Ils font un énorme travail à deux, les sons viennent de partout, Francesca Alinovi fait aussi des percussions sur sa contrebasse elle a un balai de batterie à la main droite et en joue, en même temps qu’elle slape, en le tapant sur une peau de tambour qu’elle a installée sur la partie haute de la contrebasse, une découverte.
Une grande partie des morceaux qu’ils ont joués sont tirés de leur dernier album “All Over Again” comme leur premier titre Ain’t No Other Place, Paolo Roberto Pianezza y joue du lap steel , une steel guitare posée à l’horizontale avec à la main gauche un doigt mis dans bottle-neck (un tube métallique) que l’on pose et glisse sur les cordes pour faire des accords barrés. La voix de Paolo Roberto Pianezza est parfaitement adaptée au style country et son accent américain est, pour le français que je suis, parfait, au point qu’on est surpris qu’il soit italien, que ce soit dans les chœurs ou en tant que lead la voix de Francesca Alinovi s’intègre parfaitement aux morceaux. La maîtrise des instruments et des voix est parfaite que ce soit dans les ballades ou dans les rock endiablés qu’ils exécutent comme dans Black And White Light, on a envie de bouger et de danser, les solos de guitare de Paolo Roberto Pianezza sont dignes des plus grands bluesmen. Mais ils arrivent aussi à faire passer des émotions comme dans I Might Be Going Home. Mais vite le tempo rapide et l’énergie reprennent le dessus comme dans Sister Kate. Avec Paradise Island on a une démonstration de guitare hawaïenne, beau son, le soleil est présent dans cette musique. Puis on revient en Europe avec deux chansons en italien, le slap de Francesca Alinovi apporte une énergie débordante à ces morceaux. Avec Singin The Blues et Roly Poly la country reprend ses droits. Puis c’est un rock endiablé avec I’m In Love With My Baby. Avec To Day’s Is A Day l’émotion revient, va comme s’il n’y a pas de lendemain, disent les paroles. Le rythme effréné de Lovesick Boogie permet à Francesca Alinovi de se lancer dans un solo slapé sur la contrebasse impressionnant de maîtrise, énorme !
Le spectacle se termine sur un rock au grand plaisir du public présent qui a applaudi longuement et avec chaleur ce superbe duo.