Cela faisait plus d’un an que le Bigre! un des big bands les plus actifs de la scène lyonnaise et nationale ne s’était pas produit dans la salle du Toï Toï à Villeurbanne. Forcément le concert affichait complet et la salle était trop petite.
Le public s’installe ou plutôt s’entasse. Fred Gardette nous fait patienter avec ses annonces déjantées. L’ambiance monte avant même la première note de musique.
Avec près de trois quarts d’heure de retard sur l’horaire prévu on peut commencer.
La scène revêt une configuration étrange avec tous les soufflants en périphérie. De jardin à cours les trompettes, les saxophones et les trombones. Au centre la rythmique et les percussions et devant trois micros. Félicien Bouchot, le boss, est tout à gauche presque caché, en retrait mais l’œil à tout.
Ce premier set sera un mélange de titres de plusieurs albums de Bigre! : “Caramba!” (2017) et surtout “Tumulte” (2021) où la chanteuse est en avant.
Après une intro très Manbo Gritando qui donne le ton, arrive la star de la soirée Célia Kameni visiblement émue de se retrouver parmi ses amis. Et l’on apprend par Fred que la collaboration qui l’unit à Bigre! va bientôt prendre fin, Célia allant voler vers d’autres horizons. Raison de plus de tout donner. Et ça le fera. Les titres défilent, l’ambiance est de plus en plus caliente. Les titres s’enchainent avec notamment les très réussis L’étoile filante et Nos fontaines de Trevi . Le public est connaisseur et reprend spontanément les paroles de Le temps de l’amour, ce qui émeut Célia.
Chaque soufflant à tour de rôle se fraye un chemin “tumultueux” sur le devant de la scène pour prendre un chorus. On notera en particulier au second set celui du jeune Jules Regard qui assure un remplacement au trombone et qui tient parfaitement son poste. Pareil avec Noé Berne à la basse. Ce big band qui n’est pas si vieux en est déjà à rajeunir ses rangs.
Avec le second set arrivent les invités et pour commencer Thaïs Lona qui va interpréter deux de ses titres (Brand new et Allure) changement d’ambiance on bascule vers la pop et le funk. Puis le facétieux et habité Juan Rozoff, dans un superbe costume “lézard” jusqu’au haut de forme. Le funk c’est son truc et il en distille une belle dose avec les deux choristes de charme Célia et Thaïs. Le concert s’achève avec l’hymne maison Bigre! et un Master Blaster percussif et cuivré.
Nous avons eu chaud, nous avons dansé. C’était bigrement bon !
Une distribution brillante avec un pupitre de percussions bien riche : Félicien Bouchot: trompette, direction ; Yacha Berdah, Vincent Labarre, Rémi Gaudillat, Kenny Jeannet: trompettes ; Nacim Brahimi, Pierre Desassis, Romain Cuoq, Fred Gardette: saxophones ; Sébastien Chetail, Jules regard, Jean Crozat, Sylvain Thomas: trombones ; Olivier Truchot: claviers ; Noé Berne: basse ; Zabsonre Wendlavim: batterie ; Isél Rasua, Jonathan Volson, Jorge Mario Vargas: percussions ; Francis Larue: guitare ; Célia Kameni, Thaïs Lona: voix ; Juan Rozoff: guitare, voix.