Qu’il est bon de se dire qu’on va commencer le week-end avec un bon concert de jazz ! Combien de rendez-vous manqués avec ce type de soirée ont laissé nos agendas bien vides ces dix-huit derniers mois. C’est aussi le cas pour ce concert qui devait se faire depuis longtemps, qui a été reporté, décalé, mais qui peut enfin se réaliser ce soir à Primarette.
Les bénévoles ont revêtu leur beau tee-shirt aux couleurs de Jazz en Bièvre, le public est venu en nombre pour applaudir le trio de Fred Nardin, pianiste protéiforme aussi à l’aise en sideman, qu’en trio ou dans l’Amazing Keystone Big Band de dix-huit musiciens dont il est un des membres fondateurs. A à peine 30 ans, il a déjà un CV bien rempli et sa route a croisé celle des grands du jazz.
Pour l’accompagner ce soir, les copains, fers de lance de la scène jazz rhônalpine*, Romain Sarron à la batterie et Viktor Nyberg à la contrebasse.
Dès l’entame, on sent les influences majeures sur lesquelles Fred Nardin s’est construit. L’ombre de Thélonius Monk est présente dans son jeu percussif, physique, riche d’accords et de mélodies sur fond de blues. Plus vif et gai, il peut l’être et son jeu se teinte de sonorités empruntées à Mc Coy Tyner. Mélodiste, bien sûr et il invite à son clavier Mulgrew Miller. La section rythmique anticipe toutes les improvisations, preuve d’une parfaite entente.
Certains diront que c’est d’un grand classicisme, d’autres que c’est d’une grande modernité, laissons-nous donc porter le moment d’un instant par la mélodie de In your Eyes. Cet instant de rêverie prouve à lui seul tout ce que procure la musique en live. L’émotion est palpable, qu’est-ce que c’est agréable !
Le concert se termine par une très belle composition In the Skies dédiée par Fred Nardin de manière très personnelle. Un très beau concert dont on sort plein d’envie de musique live. Ca tombe bien, Jazz en Bièvre propose une programmation étonnante autour du piano. Encore, on en veut encore !
* NdlR : nous avions découvert Viktor à ses tous débuts en France à La Clef de Voûte