Jazz en Bièvre a élu domicile dans le flambant neuf « Espace La Bâtie » d’Agnin. Sur scène, piano, contrebasse et batterie attendent public et musiciens. Après les traditionnels remerciements à la presse, aux élus, aux bénévoles des coorganisateurs de la soirée (DéCLIC (Découverte Culturelle en Lien Intercommunal) du Centre Social Au Fil de Lambre et Jazz en Bièvre), le pianiste Camille Thouvenot, le contrebassiste Christophe Lincontang et le batteur Andy Barron font leur entrée sous les projecteurs.

Crésistance, composé par Audrey Podrini, ouvre le concert, tout comme il ouvre l’album éponyme du trio*. Une intro des plus « free » se structure progressivement et c’est parti, tout en finesse et délicatesse, pour la montée en puissance qui précède le doux final de 7 years. Valse au carré se montre des plus chaleureux et les échanges de sourires entre musiciens ajoutent au plaisir de l’écoute.

La salle sonne bien (Xavier au son sera remercié…) et le trio est plein d’entrain pour interpréter Maestro, dédié à l’oncle de Camille. Enfants de ses « frères de cœur », Bérénice et Eliot évoquent l’enfance et, donc, l’avenir… « Créer, c’est résister, résister, c’est créer… » En se prolongeant de quelques mesures, les soli rappellent à nos oreilles que l’improvisation est la fille aînée du jazz. « Christophe est chaud-bouillant, s’exclame Camille ! »

Le medley John Coltrane (de Moment’s notice à My favourite things en passant par Count down et Naïma) commence avec la voix du maître. Puissance et virtuosité sont au rendez-vous ! Puis, Caravan est l’occasion de savourer la brillante interprétation qu’en fait le Mettà Trio, ponctuée de samples de la voix du Duke. Andy y lâche les chevaux (ou les chameaux ?) !

Dernier titre du cd*, Couleurs d’automne, morceau de saison, entamé en piano solo s’achève en mode collectif majeur. Indifférence, la valse endiablée de Tony Murena aurait conclu avec brio le concert, si le public étant tout, sauf indifférent, n’avait réclamé et obtenu un rappel !

Moanin’ de Bobby Timmons, emblématique thème des Jazz Messengers d’Art Blakey, est offert à la bonne centaine de visages masqués qui ont fait le déplacement pour apprécier l’inventivité et la qualité d’un trio qui réussit l’osmose entre tradition et modernité, standards et compositions originales.

Moment convivial de partage, la séance dédicaces qui suit le concert montre s’il en était besoin que Camille, Christophe et Andy ont conquis de nouvelles oreilles…

*https://www.jazz-rhone-alpes.com/cresistance-du-camille-thouvenot-metta-trio/

 

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