Rappelez vous le 6 décembre 2011 à 19h30 se produisait au Webster Café de Valence une nouvelle formation : le Magnetic Orchestra. Elle n’a pas changé : Benoît Thevenot au piano ; François Gallix à la contrebasse et Nicolas Serret à la batterie. Dès l’origine ce trio s’était fixé un double objectif : jouer ses compositions et être ouvert à des invités. Durant ces dix années, nous avons pu nous régaler avec leur musique et les différentes combinaisons qu’ils nous ont offertes.
Nous fêtons donc, dans le cadre d’une fête privée qui réunis les amis du Magnetic Orchestra, les dix ans du groupe.
La journée débute comme dans un salon de musique avec Luna Garcia qui chante avec le Magnetic Orchestra depuis un an. Une chanteuse de la Maîtrise de Lyon. Un répertoire classique donc, comme L’enfant et les sortilèges de Maurice Ravel. Une voix d’ange délicatement accompagnée par le trio. Retour à un univers plus jazz avec cette chanson de Jacques Prévert Immense et rouge sur une musique de Joseph Kosma. On bascule ensuite vers du baroque avec Bist du beï mir de J.S.Bach. Une voix d’ange vous disais-je.
Arrive Seb Joulie pour un surprenant Un jour mon prince viendra entamé par un superbe solo de piano. Luna fait encore des merveilles avec sa voix de soprano colorature.
Désormais en trio,l’orchestre envoie du bois avec un Top Clean, son tube, bien énergique qui montre bien tout le potentiel et l’engagement de ce trio.
Après une première pause le trio invite le saxophoniste Michel Fernandez avec lequel ils ont publié quatre albums, tous chroniqués dans nos colonnes.
Ils vont nous jouer Hypnose, un drôle de tango à la sauce Fernandez ; Reflections de Monk ; Xongly du guitariste danois Pierre Dorj ; Bird boy de Don Cherry et enfin The forest of Bougarabou sur la base d’un traditionnel africain, où Philippe “Pipon” Garcia viendra leur donner un coup de main aux percussions.
Nouvelle pause et nouveau changement de partenaires. Désormais c’est au saxophoniste Stephan Moutot de lancer un autre tube du Magnetic Orchestra, celui que toute la Belgique nous envie, la fameuse reprise de Tata Yoyo. Bien sûr le thème est annoncé… puis on file vite sur autre chose de bien tonique de part et d’autres. Arrive ensuite le trompettiste Achille Alvarado qui va former un beau tandem avec le saxophoniste, et derrière un trio qui ronfle grave.
Une bonne surprise pour le trio, elle n’avait pas prévenu de son passage, une “vieille amie”, Anne Sila qui malgré sa carrière parisienne n’oublie pas ses vieux potes et vient chanter un Just one of those things où son scat fait encore et toujours son effet.
Après la pause du dîner Anne Sila revient pour quatre titres Ain’t misbehavin’; If you love me (really love me) avec comme souvent une somptueuse intro au piano de Benoît. Pas facile de passer après Edith Piaf, ici Anne Sila relève le défi et ça passe. Elle termine son mini tour de chant sur un Devil may care qu’elle maîtrise aux petits oignons.
Pour finir ce marathon,le Magnetic Orchestra invite une autre “vieille amie”, la violoniste Caroline Bugala avec laquelle ils ont fait quelques concerts mémorables.
Encore une pause et la soirée se poursuit par la jam de rigueur. Et nombreux sont les musiciens qui ont répondu à l’appel des dix ans du Magnetic Orchestra.
Le premier combo est composé d’Adlane Alliouche, jeune pianiste élève au CRR de Lyon, avec à ses côtés une brochette de musiciens confirmés: Vincent Périer (sax ténor) ; Achille Alvarado (trompette) ; Seb Joulie (guitare) ; Thomas Belin (contrebasse) et Charles Clayette (batterie). Du sérieux quoi ! C’est une jam, alors les standards vont défiler et chacun mettra un point d’honneur à optimiser son ou ses chorus.
L’ambiance salon de musique de l’après-midi vire au club de jazz.
Une jam ne suffit pas, et de nombreux musiciens sont présents, une jam “pirate” s’est monté dans une autre pièce, un autre combo s’improvise, et pas le moindre : Philippe “Pipon” Garcia à la batterie ; François Gallix (infatigable) à la contrebasse ; Julien Chignier (une éternité !) au sax alto ; Marcus à la trompette ; Michel Fernandez et Stephan Moutot aux sax ténor. Ça tourne et ça joue. Nous entendrons une magnifique reprise de Lonely woman de Coltrane toute en douceur et finesse.
La jam est vraiment lancée, les deux équipes fusionnent et des combos se forment au gré des standards. Michel Fernandez se réserve les Monk. Stephan Moutot ceux de Miles. Caroline Bugala refait une apparition. Pierre Baudinat peut enfin lâcher la régie son et vidéo pour profiter de son set de percussions. Le tandem François Gallix et Charles Clayette est explosif.
Quelle journée ! Quelle fabrique à souvenirs !