Ça Jazze Fort à Francheville a élu domicile à L’Intervalle de Vaugneray et nous permet d’assister au tout premier concert du duo Lou Rivaille & Christophe Waldner. La chanteuse et le pianiste ont choisi de revisiter des chansons qui les ont marqués.
Le set s’ouvre avec La marée haute de Lhasa de Sela. D’emblée la connivence entre le clavier et la voix est évidente. La diction est limpide, le timbre délicat, le jeu précis, l’équilibre parfait. Lou présente la première chanson et nous laisse découvrir la suivante, signée Julien Clerc (et Jean-Loup Dabadie). Ma préférence est ainsi revisitée, enjazzée de subtiles improvisations. L’intro scattée de I don’t know de Noa est perturbée par l’alarme incendie valnégrienne, mais le duo reprend le cours de la chanson en toute sérénité, parsemant les paroles de vocalises en toute liberté.
Christophe prend son micro pour nous raconter la genèse du projet, né quand il n’y avait plus de concerts… Il annonce I Say a Little Prayer (de Burt Bacharach et Hal David), rendue célèbre par Aretha Franklin. Le standard est remanié en mode aérien. Lou évoque le plaisir de retrouver la scène mais ne présente pas Jardin d’hiver (de Benjamin Biolay et Keren-Ann repris ensuite par Henri Salvador) que l’on reconnaît dès les premières notes du clavier. Le duo nous le propose dans un arrangement plein de grâce et subtilité. Suit J’envoie valser (de la fratrie Zazie et Phil Baron) tout aussi agréable en piano-voix.
L’heure des remerciements et de la dernière chanson a sonné. L’organisation, Pierrot au son, les bénévoles sont remerciés. Foule sentimentale d’Alain Souchon conclurait en douceur et en beauté ce set de sept chansons si l’enthousiasme du public n’obtenait un rappel ô combien mérité ! C’est un long scat virevoltant, composition du pianiste, qui nous est offert en cadeau d’au-revoir…
Espérons que les programmateurs de la région auront vent de ce projet et que nous pourrons en savourer un set plus long, partager ce plaisir du jeu et de l’écoute qu’offre le spectacle vivant !