“Ce soir nous allons jouer une musique de film qui retrace en quelques étapes l’évolution de notre civilisation: des champs à la ville”
C’est ainsi que Romain Baret, en toute simplicité, nous présente son nouveau projet au nom énigmatique Essor et chute (de notre civilisation).
Après un départ éthéré qui sera de courte durée, nous serons vite confrontés aux affres de la vie citadine et des temps modernes. La guitare et la batterie se font violentes et râpeuses, la flûte de Fanny Ménégoz presque incongrue ici allège le propos.
Michel Molines alterne contrebasse et basse électrique en fonction des humeurs des compositions.
Au gré des paysages et des ambiances on passe d’un jazz-rock à un rock très métal. Et parfois tel un souffle tout s’apaise et l’un ou l’autre (Eric Prost au sax ténor ; Romain Baret à la guitare et à la voix ou encore Fanny Ménégoz) est à la manœuvre délicatement soutenu par la rythmique imparable d’Elvire Jouve et de Michel Molines.
Et puis c’est au tour d’Elvire de nous montrer de quel bois elle déménage. Grosse énergie !
Mais nous n’en sommes qu’au début. Il est temps d’atteindre “le point de bascule” celui de notre civilisation qui court à sa perte en galopant de frénésie.
La musique nous offre encore quelques répits … mais le feu couve.
Le dernier tableau est bizarrement plus calme et lancinant comme une sidération devant l’inéluctable chute qui se consomme.
Mais tout n’est pas fini, le rappel se fera sur A rise of hope (une lueur d’espoir). Résilience de notre civilisation ?
Vous l’aurez compris cette première de Essor et chute (de notre civilisation) a été très compacte. Des tableaux musicaux plutôt que des morceaux, astucieusement construits et imageant une vison plutôt pessimiste de notre évolution… mais le bashing est à la mode et on le retrouve ici en musique.
Romain Baret: guitare, voix, composition ; Fanny Ménégoz: flûtes, voix ; Eric Prost: saxophone ténor ; Michel Molines: contrebasse, basse, voix ; Elvire Jouve: batterie, voix ; Romain Bouez: lumières