Ce soir, l’Argentine est représentée par quatre musiciens qui se sont rencontrés dans ce pays et partagent l’amour de ses terres arides et des combats de son peuple.
Amanecer (l’aube en français), leur dernier album, est un concentré de couleurs, une rencontre entre le soleil et la lune. C’est une prise de conscience des luttes actuelles en Amérique latine et dans le monde entier, une réalité des révoltes.
Nous voilà transportés entre poésie et textes engagés sous la très belle présence et la grâce de Leonor Harispe qui charme d’emblée le public nombreux ce soir au théâtre de Roanne avec ce premier morceau Yo soy el Indigo.
Nous poursuivons avec Frida libre, un hommage à Frida Kahlo, où la danse et le chant nous entraînent, accompagnés par les cordes du bouzouki grec et de la guitare. Petit à petit la belle énergie du groupe se glisse dans les rangs du théâtre et les spectateurs accompagnent la fin du morceau en frappant dans les mains .
Somos de la tierra est une composition inspirée par plus de dix ans d’amitié du quatuor, et les sourires qui leur ont tant manqué pendant le confinement. C’est une très belle chanson d’amour, et Ludovic Deny nous expose une belle improvisation au bouzouki.
Voici El canto del Sur, dédicace aux Chiliens qui ont protesté pour obtenir une nouvelle constitution, et aux femmes d’Argentine qui ont lutté pendant quarante cinq ans et ont obtenu l’avortement légal et gratuit. Les mains du public claquent à nouveau et quelques personnes se lèvent et dansent. Toujours aussi présente, Leonor déclame et chante avec une conviction formidable.
Le bouzouki, très vite rejoint par Matthieu Guenez au oud installe une ambiance très douce puis le chant, tel une plainte, se coule sur la ligne mélodique . N’oublions pas la présence remarquable de Frederic Theiler aux percussions, véritable homme-orchestre jonglant entre cymbales, cajon, bongo, clave au pied, tom basse, et autres accessoires.
Puis une surprise nous attend. Sur un appel de la batterie et l’exposition d’un rythme lancinant, les guitaristes viennent s’adonner au plaisir des rythmes tribaux des percussions, puis Leonor rejoint ses acolytes pour un délire général autour de Fred, bientôt rejoint par la frappe des spectateurs.
Après une composition qui évoque les souvenirs d’enfance de Leonor, sur le retour de l’école et toujours la participation chaude du public nous continuons avec Entre dos valles. C’est une promenade sur les chemins entre deux vallées, entre les Pyrénées et la vallée des sept couleurs où l’on peut écouter des murmures de la nature et le chant des oiseaux, exposé à la guitare par Matthieu.
Les autres musiciens reviennent pour un chant très prenant, suivi d’un poème pour les militantes au foulard vert qui se sont rassemblées pour les droits des femmes ; la rage et l’espoir arrivent jusqu’ici. Beau solo de bongo de la part de Fred.
Leonor remercie chaleureusement le Papillon bleu qui a organisé cette soirée ainsi que tous les bénévoles avant de nous emmener dans un monde de poésie, de lumière avec du soleil, de l’eau (beaucoup, beaucoup) pour rafraîchir .
Après un rappel chaleureux , les musiciens ne se font pas prier et redémarrent avec des percus sur la guitare, la présence toujours très douce du bouzouki et du bongo, puis une très belle intervention flamenco de Matthieu, suivie d’une impro intense au cajon.
Le retour de la chanteuse aux pieds nus est une nouvelle incitation à la danse qui fait lever tout le théâtre et frapper toutes les mains.
Privilège réservé aux auditoires les plus impliqués, les quatre compagnons s’avancent à l’avant-scène et nous donnent à savourer une chanson cent pour cent acoustique très intimiste, avec le seul soutien de la guitare ; enchantement garanti.
Vous l’aurez compris cette soirée est un hymne aux luttes des hommes et des femmes, mais également un message plein d’espoir porté par l’amour la générosité ….
Merci aux musiciens, à leurs sourires présents tout au long de cette belle soirée, à leur longue et belle amitié et à la grande qualité musicale de chacun.