Pour débuter le concert ce trio de la région nous propose un standard My favorite things qui nous permet de découvrir la voix très particulière de Pascaline Mulot. D’emblée elle nous emmène dans des vocalises sophistiquées. Une voix claire et superbement placée.
L’accompagnement est minimal, la guitare d’Yves Rimbourg et la contrebasse d’ Yvan Orecchioni. Cela suffit pour installer l’ambiance. C’est sobre, le beau c’est quand il n’y a plus rien à enlever, pour parodier Antoine de Saint-Exupéry.
Étrangement le guitariste une fois en place devient le sosie d’Ulf Wakenius : même port de casquette, petite moustache, corpulence, placement des mains et mimiques. Difficile ensuite de s’extraire de cette ressemblance qui est toute à son honneur.
Sittin on the dock of the bay est traitée de manière plus conventionnelle.
Dans la même veine le trio, pour annoncer le groupe suivant, celui de Tony Kazima, reprend un tube de Ray Charles Hit the road Jack.
Suit une des deux compositions (musique et texte) de la chanteuse Je m’envole, de la poésie en Français, bien tournée et agréable à entendre.
Le violoncelliste, rhônalpin d’adoption, Eric Longsworth a composé 7/8 lors de sa traversée des montagnes de la région il y a quelque temps. Musique orientalisante obligée Yves Rimbourg passe au oud et Pascaline Mulot vocalise.
Avec Ces petits riens on évoque bien sûr Gainsbourg, l’arrangement est très swing manouche.
Comme si ma perception première était prémonitoire, la chanteuse annonce un morceau … d’Ulf Wakenius et ce sera le superbe et difficile Momento Magico. Pascaline Mulot va nous régaler de sa subtile et agile version, Youn Sun Nah n’a qu’à bien se tenir !
Le set s’achève avec une composition Le temps viendra. Une chanson écrite au début de la crise du Covid qui nous promet des jours meilleurs. On y croit.
Le rappel se fera sur une chanson française Je suis un bébé éléphant égaré du poète et chanteur wallon Dick Annegarn de 1974.
Pour des “amateurs” comme tient à le spécifier à chaque fois Gérard Duchamp, le président du festival, nous avons eu le droit de nouveau a une fort belle prestation, ce qui n’a pas échappé au public enthousiaste.
Pascaline Mulot: voix ; Yves Rimbourg: guitare, oud ; Yvan Orecchioni: contrebasse