(38) IsèreJazz'Alp

11/03/2022- Filip Verneert & Enrique Simon quartet à Jazz’Alp

Un quartet européen à l’affiche de cette avant dernière soirée de Jazz’Alp. Composé du guitariste belge Filip Verneert et du pianiste Enrique Simon en leaders et agrémenté d’une belle section rythmique avec le contrebassiste Gil Lachenal et le batteur, espagnol lui aussi, Pedro Vasquez, ce quartet a su créer un univers musical qui devait se concrétiser en 2020 avec la sortie de l’album “Lucentum”. Si la sortie de l’album a pu se faire (voir chronique de B. Otternaud), le Covid a stoppé net la programmation de concerts. Pourtant, le quartet est resté soudé et a su attendre le moment propice pour présenter sur scène sa création. Jazz’Alp profite donc d’une des toutes premières prestations de ce groupe.

Dès les premières notes, on sent que le pianiste et le guitariste sont complices, qu’ils savent trouver l’espace qui convient pour que le piano et la guitare se complètent sans se nuire. L’association de ces deux instruments est souvent compliquée harmoniquement, Filip et Enrique combinent leurs talents pour offrir un univers très mélodieux. Gil Lachenal apporte du groove et Pedro Vasquez la pulse. L’ensemble donne un jazz mélodique, exigeant techniquement, parfaitement en place rythmiquement. Le set s’articule autour de l’album “Lucentum”, mais pas que, car Gil Lachenal a profité du temps qui est passé pour concocter de belles mélodies. Je retiendrais tout particulièrement la douce mélodie d’I giorni della merla, composition de Filip Verneert dont l’ambiance nous plonge dans un univers proche de celui de Nino Rota et Colors de Gil Lachenal avec un chorus de Filip très méthénien.

Ce quartet offre une approche originale du jazz sans démonstration technique, sans envolée lyrique pompeuse. Un travail de grande qualité dans un cocon douillet où l’on peut se laisser aller et profiter de l’instant. Tout laisse à penser que ce groupe devrait sillonner les routes des festivals cette année pour notre plus grand plaisir. A ne rater sous aucun prétexte !

Ont collaboré à cette chronique :