Changement de plateau et d’ambiance avec les compositions du groupe Hirsute, qui rentre directement dans la musique en enchaînant les morceaux sans discontinuer presque jusqu’à la fin du set.
Michel Molines à la contrebasse commence accompagné du piano puis rejoint par un ensemble parfait des soufflants pourtant tout en contretemps. Damien Sabatier au saxophone baryton entame le deuxième morceau avec une discussion ininterrompue sur son instrument, en souffle continu, accompagné par des sons un peu grinçants à l’archet de Michel. L’unité est sans faille entre le baryton et la clarinette basse jouée par Pierre Horckmans, nous gratifiant d’un très beau chorus.
Nous n’avons pas le temps de souffler nous non plus, tant les notes volent de partout sur des rythmes toujours décalés, tout cela accompagné très finement à la batterie et de multiples accessoires par Guillaume Bertrand.
Le temps d’un morceau, Pierre troque sa clarinette basse pour la clarinette pour échanger avec Anne Quillier au piano, très présente, autant par son jeu très recherché, parfois léger, parfois plus tonique, ne laissant aucune touche du clavier inexplorée.
Elle impose le rythme sur le clavier tandis que le thème est joué par la clarinette basse et le baryton dans une nouvelle ambiance toujours très fournie au niveau des sons de chacun. Juste le temps d’une salve d’applaudissement et les voilà replongeant dans un monde de claquements sonores instaurés par le slap des bois. Quelle maîtrise du son de la part des soufflants parvenant à garder l’articulation de l’écriture malgré la vitesse et la difficulté de l’instrument ! Bref, ce sont des pointures, et qui se font ostensiblement plaisir.
Le voyage continue avec Hirsute, la parole circule, les harmonies se font et se défont, les rythmes se téléscopent.
Pour le morceau suivant, introduction du piano seul avec un jeu puissant qui évolue pour déboucher sur un solo de batterie impressionnant. Anne Quillier se lève enfin de son piano pour présenter le morceau suivant dont le titre annonce bien la couleur : Pyramide de plasma. Guillaume commence seul avec de petits sons divers et variés, utilisant des petites sonnettes et autres accessoires sonores. La base étant posée, place aux architectes de l’espace sonore pour construire devant nous un édifice impressionnant et immatériel, contenant difficilement l’énergie débordante de ce plasma bouillonnant.
En rappel tout commence calmement avant de de s’emballer sur un tempo rapide et dansant qui pourrait à merveille accompagner un manga survolté.
Il est temps de reprendre son souffle avant d’affronter celui de la tempête qui nous cueille à la sortie du Diapason ; la boucle est bouclée.