Ce soir, le quartet Jazz de France nous fait découvrir ou redécouvrir ces compositeurs, chanteurs, musiciens français et américains passionnés de jazz et de la France. Lionel Grivet agrémente ce concert d’anecdotes et nous réserve quelques surprises.
Dans un bel ensemble, on démarre fort ! Fabrice Bon, au saxophone, nous emmène sur un rythme entraînant, Fabien Mille au piano, enchaîne, bien soutenu par la rythmique. Ça roule ! Le saxophone revient pour achever ce Tour de Force de Dizzy Gilepsie, célèbre trompettiste américain. Le ton est donné !
La musique classique a également beaucoup apporté au jazz, comme le démontre La Pavane de Gabriel Fauré, un des plus grands compositeurs français de la fin du XIXème et du début du XXème siècles.
Lentement la clarinette basse introduit le thème, le piano nous charme dégageant un parfum délicat. Fabrice revient pour transcender cette danse langoureuse, terminant seul sur des notes vibrantes.
Lionel partage à nouveau ses anecdotes : « C’est en 1917, que le premier concert jazz en Europe fut donné en France, à Nantes, dans un café, par des soldats américains. Certains sont restés après la guerre et ont contribué à la diffusion du jazz. » (Ndlr: le pianiste Paul Lay en a d’ailleurs fait un répertoire avec au chant Isabel Sorling).
Belle introduction pour Sous le Ciel de Paris, écrit pour le film du même nom en 1951. Cette chanson française de légende fut chantée, entre autres, par Juliette Gréco, Edith Piaf et Yves Montand.
Lionel, à la batterie, frotte les caisses et les cymbales avec les balais ; Jean-Pierre Comparato, fait chanter sa contrebasse à l’archet. La flûte traversière reprend la mélodie dans une tonalité printanière. Le piano marque le tempo discrètement puis s’affirme, vif, enchanteur sous les applaudissements. La contrebasse revient et fredonne le refrain gravement. L’ensemble s’unit sur la phrase finale.
Les musiciens afro-américains sont ravis de passer en France. C’est ainsi que Miles Davis disait « Je n’ai pas l’impression d’être Noir quand je suis en France». Bud Powell, compositeur , pianiste fantasque, a également célébré Paris dans Parisian Thoroughfare, (l’artère parisienne). La rythmique, impétueuse, fait ressortir l’animation incessante de la rue. La batterie s’exclame, roule, poumon vibrant de la ville.
Mais aussi, les Américains n’ont pas hésité à puiser dans la chanson française. Ainsi Comme d’ Habitude, écrite par Claude François, sera réécrite en anglais par Paul Anka sous le titre My Way, et chantée par Franck Sinatra ainsi qu’ Elvis Presley. Un des plus grands titres mondiaux de tous les temps…
Les feutres sur les tambours et la contrebasse marquent le tempo. Le piano donne la mélodie. Puis les cymbales claquent, le piano, de plus en plus puissant, les cordes pincées de la contrebasse nous enchantent pour finir dans un souffle.
Jacques Dutronc a traîné dans Saint-Germain-des-Prés dans les années soixante. Murmures et vibrations de la flûte, petits cris du piano entouré du tempo de la contrebasse et de la batterie. La flûte s’éveille gaiement, suivie par la vivacité du piano, très apprécié du public. Un solo de batterie, très exaltant, est chaudement applaudi. Il Est Cinq Heures, Paris s’éveille.
Après une pause bienvenue, on poursuit dans la nostalgie de notre mémoire musicale.
La rythmique, en trio, joue J’attendrais, écrite à l’origine en 1938 par Rina Ketty, reprise par Tino Rossi, Lily Pons, Jean Sablon, Joséphine Baker, Les Compagnons de la Chanson en 1967, Dalida en 1975, et Roberto Alagna en 2020. N’en jetons plus !
Ce soir, c’est le quartet Jazz de France que nous écoutons. L’ambiance est chaleureuse et vive. Les doigts martèlent le clavier. La batterie et la contrebasse ne s’en laissent pas conter, et nous suivons. Applaudissements fournis ! Le piano se fait discret et la contrebasse s’enflamme. La batterie s’excite pour notre plus grand plaisir !
Une petite valse, écrite par Jacqueline Debatte pour les paroles, et Francine Cockenpot pour la mélodie, toutes deux cheffes scoutes au début des années cinquante pour accompagner les marches des louvetots.
La contrebasse à l’archet gronde et murmure la poésie, le piano tremble, chevrote, la batterie les rejoint, baguettes légères. Retour de la clarinette qui s’envole, s’agite, tremblote. Le piano poursuit dans une course folle bien accompagnée par ses collègues qui ne lâchent rien. La batterie éclate. Avec le retour de la clarinette, la salle explose. Quelle joie !
Sur que les scouts ont du courir avant la fin de la ballade ! C’était une comptine de notre patrimoine, Colchiques dans les Prés.
On ne pouvait manquer La Chanson de Maxence de Michel Legrand dans le film “Les Demoiselles de Rochefort” en 1967.
Plus surprenant, ce medley de Michel Fugain qui habitait la région et chantait dans les salles de jazz de Grenoble. Que de souvenirs remontent sur C’est un Beau Roman et Fais comme l’oiseau !
Un grand adorateur de la France, le pianiste Duke Ellington a écrit cette belle ballade aux tonalités swing Angelica.
On danse, on se fait plaisir. La rythmique s’impose. On se déhanche. Les notes du piano filent puis reviennent.
Lionel ne manque pas de remercier les bénévoles du jazz club sans qui rien ne serait possible.
Un musicien de jazz manouche s’est intéressé au be-bop, plus moderne, à la fin de sa carrière pour un hommage à son fils Babik. C’est Django Reinhardt. L’ensemble est très rapide, alternant soli haletants.
Chaque musicien est chaudement remercié et on en redemande.
Ce sera d’abord une introduction très calme au piano. Le saxophone s’exprime chaleureusement. La rythmique enthousiaste séduit. Le quartet, palpitant, termine le thème des Feuilles Mortes.
Un concert exceptionnel de musiciens professionnels bien connus dans la région, des anecdotes qui nous ont plongés dans l’histoire du jazz et de la France, avec le plus grand charme. MERCI ! Nous reviendrons !
Fabrice Bon: saxophones, clarinette basse, flûte; Jean-Pierre Comparato : contrebasse ; Lionel Grivet : batterie et commentaires ; Fabien Mille : piano