Une nouvelle fois, la Maison Saint Charles accueille le festival dans son parc aux arbres centenaires. Fauteuils de jardin et instruments ont élu domicile à l’ombre pour deux concerts d’élèves du CRR de Lyon qui fête cette année ses cent cinquante ans. Fourvière à La Croix Rousse !
Les Paons
De jardin à cour, le pianiste Barthélémy Saouzanet, la contrebassiste Fanny Bouteiller, le batteur Malo Thierry et le guitariste Thomas Jadaud entourent la chanteuse Luna Nieto. Le quintet nous propose cinq standards ainsi que deux compositions, l’une du pianiste, l’autre du guitariste. On Green Dolphin Street de Bronislau Kaper et Ned Washington ouvre le set qui passe par un swinguant This is New de Kurt Weill et Ira Gershwin pour se conclure avec le bien nommé The Peacocks* de Jimmy Rowles. C’est en effet ce thème qui a donné son nom à la formation. Le groupe nous permet de retrouver un jazz plutôt serein, joué avec application dans le respect de la tradition. Tout est en place et les jeunes musiciens ont bien du mérite d’interpréter sous un caniculaire soleil d’après-midi, une musique habituellement proposée sous les voûtes des clubs !
*Les paons en anglais. FDA nous rappelant après le concert l’étymologie du mot anglais empruntant au français « pie-coq »… On en apprend tous les jours !
Hollow Nest Orchestra
Nouveau territoire musical qui avait jusque là échappé à notre oreille vieillissante, la musique de jeux vidéo est la source d’inspiration du groupe. Qui plus est le sextet est pour le moins atypique. Issus de la section classique du Conservatoire, le batteur et arrangeur Alexandre Farat, le pianiste Alexandre Blanc, la violoniste Noémie Vachot, l’altiste Juliette Popek et la violoncelliste Léa Cointet tissent un écrin à la chanteuse Mathilde Louvat. La plupart des thèmes sont assez austères. Quelques uns sont plus enlevés. Le tout est d’une grande beauté. La voix de la chanteuse, d’une pureté absolue est parfaitement mise en valeur par un ensemble de haut niveau. Les Béotiens que nous sommes découvrent un univers onirique d’une infinie richesse. Déjà comblé, l’amateur est ravi quand certains morceaux sonnent plus « jazz » ! On reconnaît même le Beyond the Sea de Charles Trenet, Albert Lasry et Bobby Darin. Même les oiseaux semblent avoir quitté le «creux de leur nid» pour participer au concert… Pendant une heure de bonheur, le temps semble suspendu avec des compositions contemporaines magnifiquement revisitées entre baroque et jazz… Le public ne s’y trompe pas en obtenant deux rappels hautement mérités !
Merci à Eve Walter pour ses photos.