(38) IsèreJazz à Vienne

30/06/2022 – Jamie Cullum au Théâtre Antique

Après annulation et report lié à la situation sanitaire, la quatrième venue de Jamie Cullum au Théâtre Antique a enfin pu avoir lieu et ce malgré une situation météorologique pas très favorable aux concerts en plein air, demandant aux spectateurs un bon équipement pour la pluie, mais aussi une bonne dose d’obstination !… Les six mille spectateurs présents n’en ont pas manqué, soutenus en cela par les indiscutables qualités de showman de Jamie Cullum visiblement heureux de se trouver sur cette scène mythique où il a toujours su donner le meilleur de lui-même, que ce soit en petite ou grande formation. Ce soir ce sera en quintet avec Rory Simmons (trompette) Tom Richards (saxophone) Brad Webb (batterie) et Tom Varrall (guitare) complété par un couple de choristes (Aishia Stweart et Mark Henderson).

Le show démarre avec Get your way un classique de Jamie Cullum depuis 2005 sur lequel, pendant que les cuivres s’enflamment, il s’autorise son habituel saut au dessus du piano (de plus en plus prudent au fil des années…maturité ou influence des assureurs…?). Enchaînement rapide avec un rythm’n blues typiquement Nouvelle Orléans Big Chief immortalisé par Professor Longhair, taillé pour le jeu de piano assis-debout de Jamie et au déchaînement des cuivres et des choristes. Sans aucune transition, passage à un rock puissant créé par les Killers The Man . Trois morceaux en moins de huit minutes avant que ne retentisse un énergique Bonsoir Vienne ! à la fois reconnaissant et stimulant pour le courageux public encapuchonné ou sous parapluie. On aborde ensuite le dernier véritable album de Jamie avec le titre éponyme Taller et son refrain I Wish I was taller, I wish I was wiser (J’aimerais être plus grand, j’aimerais être plus sage…) Et moi qui vous parlais de maturité …

Remarquable chorus de trompette sur These are the days  (album Twentysomething)  avant que le quintet (caisse claire, guitare, trompette et sax) s’avance en devant de scène pour une reprise tout en acoustique du I get a kick out of you de Cole Porter qui sonne très root. Ce qui fait tout le charme d’un concert de Jamie Cullum qui alterne et mélange les genres jazz, pop, rock en y prenant un plaisir communicatif.

Retour au piano pour le hit mondial de Ed Sheran Shape of you que les fans de Jamie ont rapidement adopté et qui est devenu un incontournable de tous ses concerts.Sur Twentysomethink (le morceau) Jamie Cullum nous fait part de sa philosophie personnelle hédoniste « je prends toujours du plaisir et je pense que c’est la solution ». Retour en piano solo pour un classique de tous ses concerts, avec la reprise vertigineuse de Don’t stop the music de Rihanna dans lequel il mixe Soul Makossa rythmé en frappant sur le bois du piano, et enchaîné avec un Singin’ in the rain on ne peut plus de circonstance.

Retour de l’ensemble des musiciens pour deux compositions de l’album Taller, d’abord avec The age of anxiety taillé pour la voix de crooner de Jamie bien appuyée par les choristes et suivi sur un mode totalement différent de Mankind, carrément une worksong chantée a cappella par l’ensemble des musiciens en ligne en devant de scène tout en marquant le rythme relayé par le public et par un discret accompagnement de guitare sèche.

Nouveau retour vers le piano pour le rapide Don’t give up on me, enchaîné avec When I get famous pour sa part très cuivré qui emballe le public toujours réceptif à la moindre sollicitation de Jamie qui profite de l’accalmie météo pour demander sa plus large participation sur la reprise de Nina Simone Sinnerman. Aucun doute le public est bien là et ne se lasse pas de coopérer, ravi que la fête puisse avoir lieu.

Nouveau retour vers l’album Taller avec le titre Usher très moderne tendance rap et final avec You and Me are gone (de l’album The Pursuit en 2009) avec retour au premier plan de la trompette, sax et clarinette  et solo de batterie pendant que Jamie filme le théâtre  avec son portable pour garder un souvenir de ce public à la fois résistant, fidèle et réceptif.

En rappel ce sera naturellement Mixtape qui malgré une pluie qui redémarre fait spontanément mettre debout tous les gradins, portables allumés, prêts pour donner de la voix et conclure fièrement cette soirée arrosée. Jamie Cullum aura le dernier mot en solo sur un Vienne Improvisation célébrant son amour pour ce théâtre et ce public … mouillé mais toujours présent…

Ont collaboré à cette chronique :