Le jazz à Vienne pendant le festival ne se trouve pas qu’au Théâtre antique ou à Cybèle et c’est fort heureux. Direction la Place des Palabres (dont j’ignorais l’existence, en plein cœur d’un quartier populaire). En connexion avec le centre social de la Gère, la fanfare L’Idole des Grandes Houles menée par Greg Truchet a monté un vrai spectacle autour d’Eric Tabarly. Une fanfare bien barrée qui raconte une histoire capillotractée sur le grand navigateur et sa mésange à tête noire (Pen Duick).
Pourquoi Eric Tabarly ? Tous les habitants du quartier vous le diront, il avait coutume de passer ses vacances ici, d’y acheter ses oignons, les meilleurs de la région, etc… Il y avait même une amie très proche, Colette, qui est devenue depuis un peu la reine du quartier.
Aujourd’hui les enfants du quartier de la Gère à Vienne se transforment en petits Pen-Duick. Ils peuvent continuer à participer au spectacle après leur baptême des “40ème rugissants” (des ventilateurs puissants et des brumisateurs) !
Le premier Pen-Duick a été construit en 1898 en Irlande. Abandonné dans un marais, il été racheté par la famille Tabarly.
A trente-trois ans, en 1964, le navigateur participe à sa première Transat en solitaire et la gagne à la stupéfaction des Anglais qui régnaient en maître sur la discipline.
Il récidive avec la Transat de 1976 avec Pen Duick 6 avec comme principal adversaire le Club Med d’Alain Colas (c’est un fameux quatre mâts, hissez-haut …). L’astuce scénique pour représenter la course est astucieuse.
“Gagner une fois la transat c’est entrer dans l’histoire… gagner deux fois la Transat c’est entrer dans la légende !”
13 juin 1998 Éric Tabarly prend la mer pour emmener Pen Duick en Irlande fêter son centième anniversaire. L’Ankoù* avec sa cloche funeste rôde de trop près. Las, la mer a repris notre héros.
Chaque épisode est ponctué par des interventions musicales bien menée par cette fanfare experte.
C’est l’histoire de cette légende qui nous est fort bien contée par Greg Truchet et ses excellent musiciens. Les petits et les grands ont passé un superbe moment.
Greg Truchet: comédien narrateur, percussions ; Fred Gardette: sax alto, pitreries ; Aloïs Benoit, Gregory Julliard: trombone ; Jean Crozat: sousaphone ; Fabien Rodriguez, Erwan Bonin: percussions ; Nicolas Galliot: technique, suivi accessoires
*: la mort en breton