(38) IsèreJazz à Vienne

12/07/2022 – Thomas de Pourquery & Supersonic au Théâtre Antique

Thomas de Pourquery & Supersonic

« On dirait que tout a été conçu pour que l’être humain se délecte de la musique dans ce lieu. »

Thomas de Pourquery, Théâtre Antique de Vienne, le 12 juillet 2022.

Aujourd’hui j’arrive tôt, ce sont les balances, les six musiciens sont là. C’est l’été, il y a le théâtre, le son. Ça va être une fête ce soir, ça s’annonce géant. Le batteur Edward Perraud s’en donne déjà. Thomas de Pourquery prend des selfies, des clichés, heureux.

Et puis l’heure de leur set arrive pour cette quarante-et-unième édition de Jazz à Vienne.

Ils se sont faits beaux pour nous ce soir.

La porte de Supersonic s’ouvre avec Arnaud Roulin au clavier et la trompette de Fabrice Martinez et les rejoignent Laurent Badainne au sax ténor, Frederick Galay à la basse, et à la batterie Edward Perraud.

Thomas de Pourquery entre à son tour sur scène. Il sourit et il salue la foule et démarre son chant. Nous entrons dans leur monde spatial, sans limite.

Le batteur, Edward est puissant, passionné.

Le rythme Supersonic me rappelle les marches syncopées des freemen du désert de Dune. Allez savoir pourquoi… la communauté, la singularité de Supersonic, sans doute…

et Thomas de Pourquery prend son sax.

Ces six-là chantent aussi ensemble et le public entonne avec eux, la, la,la ….

Poursuite avec un duo de saxophones puis ce sera Thomas en solo seul sur scène quel voyage ! C’est superbe !

Ils reviennent tous. On déambule encore avec les vents. Les saxophones, la trompette de Fabrice Martinez se font puissants, précis et toujours la présence exceptionnelle de Edward Perraud. Au piano, Arnaud Roulin égrenne généreusement les notes.

Thomas de Pourquery arrive à faire se lever et chanter le Théâtre Antique entier.

Un bon gros délire, une belle envie, je le pressens.

Il nous gratifie de quelques anecdotes et réflexions comme «Où s’arrête le crane d’un chauve ?», et il évoque la première image du télescope James Webb un somptueux cliché montrant des galaxies formées peu après le Big Bang, il y a plus de treize milliards d’années.

Que de corps et de volume dans la musique histoire de Supersonic , dans leur monde irradié entre soleil et lune. C’est chemin faisant que nous suivons cette belle carte sensorielle.

Back to the moon. Et ce soir notre satellite brille.

La soirée s’avance…

Dans une habile transe, les baguettes de Edward s’envolent pour un solo extra, est-ce l’influence du parcours rock du nantais, va savoir ! C’est en intro de Give the money back et c’est fou cette musique qui donne et emmène tout. Le jeu de Supersonic est si bon.

En final, saxophones et clavier électro, les quatre autres les rejoignent ça monte monte individuellement et collectivement, c’est magique, cosmique donc pour ce soir.

Thomas de Pourquery nous dit le bonheur d’être là ce soir, mais cela nous l’avions ressenti depuis le début, juste avant Herbie Hancock. il nous fait la promesse d’autres rencontres, d’autres planètes.

Le rappel sera sur Love in outer space de Sun Ra, une ballade amoureuse et heureuse, exprimée en puissance par le chant.



Supersonic est une formation protéiforme inattendue généreuse, la tête dans les étoiles et ailleurs encore.

 

Voir la chronique de François Robin



Ont collaboré à cette chronique :