(38) IsèreJazz à Vienne

13/07/2022 – All night jazz : Flavia Coelho au Théâtre Antique

Le chaud show de Flavia Coelho

Lors de la conférence de presse bilan de cette quarante-et-unième édition, un collègue s’étonnait de la présence infinitésimale de chanteuses sur la scène du théâtre antique. Française d’adoption, la Carioca Flavia Coelho est donc l’une des rares vocaliste féminine programmée cette année. Lecteur dont les oreilles peu ouvertes n’acceptent que le « jazz », passe ton chemin ! Ce soir, il est surtout question de reggae et de dub… Pas de samba, pas de forro, pas de bossa nova, pas de frevo, pas de choro…

Sur scène, un batteur, un claviériste, deux saxophonistes, un tromboniste et un trompettiste sont au service de la chanteuse venue avec une guitare sans caisse. Le projet avec les seize musiciens de l’ensemble instrumental de la Mayenne n’a pas pu voir le jour. Seule une violoniste rejoindra l’équipe pour deux titres plutôt calmes.

Étonnamment l’absence de bassiste n’interdit pas l’interprétation d’un reggae mâtiné de dub qui parvient à faire danser un théâtre antique bien chauffé par le jazz puissant de Ishkero et le funk de Fred Wesley. Sono puissante, lumières éblouissantes, tout est en place pour offrir aux festivaliers réceptifs un show à l’américaine comme nous le proposa jadis Daniela Mercury lors d’une nuit brésilienne. Quant au reggae, Gilberto Gil avait montré la voie…

Figurant la chanteuse, une silhouette de néon s’illumine en fond de scène devant le logo du festival. Au fil du set, elle est pleine, blanche, rose, en pointillé, rouge, jaune…  En combinaison moulante en dégradé pastel, Flavia arpente la scène de long en large avec ou sans sa guitare. La communion avec le public est instantanée et ne retombe pas jusqu’au terme du concert*. Elle fait danser et chanter le public. Elle prend soin de faire applaudir les techniciens du festival avant d’interpréter la seule ballade qu’elle dédie à son papa, le mélodica remplaçant le clavier. Elle apprécie les lumières des téléphones portables qui illuminent cette nuit de pleine lune ! Elle chante deux chansons en français. Elle dédie une chanson au « Tonton » Manu Dibango.

Après avoir lâché les cheveux, elle prend possession de la batterie alors que le batteur se fait chanteur. Hasard ou calcul, nous sommes déjà le 14 juillet et il nous parle de liberté et d’égalité ! Le Théâtre Antique est debout en toute fraternité avec la scène… La nuit n’est pas finie, Flavia et ses musicien(ne)s ont rempli leur contrat : nous maintenir en éveil ! Tant il est vrai que les EHPADs ferment avant les boîtes de nuit…

*Une longue séance de dédicaces prolongera ce partage.

Ont collaboré à cette chronique :