Le soleil est au rendez-vous sur la magnifique terrasse de l’hôtel Impérial Palace à Annecy. Les tables sont installées et le matériel nécessaire sur scène est monté en quelques minutes. Lors de ma dernière chronique en ce lieu, sur le duo que forme Kristin Marion et Philippe Martel, nous étions encore en période de restriction COVID et les visages étaient masqués, aujourd’hui, il n’en est rien, enfin !
La température est idéale, et l’environnement parfait pour ce moment de plaisir que va nous offrir ce beau duo. Le premier set commence par le célèbre thème chanté par Ray Charles Alléluia I Love Her So, que Kristin Marion transforme en Alléluia I Love Him So. Dès ce premier thème ça pulse, ça swingue, Kristin nous démontre une fois de plus son talent de show-woman, le thème est exposé avec une grande liberté et maîtrise, elle improvise en imitant à la perfection le trombone à la voix ce qui rajoute un instrument à leur duo, quant à Philippe au-delà d’être un accompagnateur hors pair il improvise avec beaucoup de richesse mélodique et rythmique. On sent entre ces deux musiciens une très grande complicité qui s’est construite au fil des années, et ils l’ont aussi avec le public qui s’amuse avec eux.
Ils ont fait évoluer leur répertoire, leur prestation n’est jamais lassante. Leur présence en continu à l’Impérial depuis plusieurs années démontre bien leur capacité à évoluer et à coller au besoin.
Ce qui caractérise ce répertoire aujourd’hui c’est son évolution vers plus de thèmes avec des paroles en Français comme la bossa nova, Sous Le Soleil d’Emmanuel, de Cendrine De Stéphanie ou Via Con Te, une adaptation en Français de la chanson de Paolo Conte par Daniel Roure. Kristin Marion a aussi écrit des paroles en Français sans dénaturer l’histoire des morceaux tout en conservant le swingue, et le public aime, comme sur le vieux thème de jazz Rosetta. Philippe Martel a aussi pu s’y exprimer sur une improvisation ragtime, un style ou il excelle aussi. Pour l’enrichir chaque morceau comporte un arrangement particulier comme dans Take The A train et Jazz’n’Samba qu’ils jouent en les mélangeant.
Lors du deuxième set, d’autres morceaux en français comme Lunet composition de Giani Basso, devenant les Lunettes, un objet important pour Kristin Marion qui avoue en avoir dix-sept paires différentes. Nous avons aussi entendu Michou Bougalou sur le bien connu Michou star de la nuit parisienne, Princesse ou Le temps d’un Jazz. Le set se termine sur une bossa nova Aquela Abraço.
Quel moment de bonheur nous avons vécu sur cette superbe terrasse, tout était au rendez-vous, de la bonne musique, un couple attachant et dynamique, une ambiance amicale, un cadre magnifique, le soleil, le ciel bleu et une température idéale.