Du 11 au 14 août c’est la traditionnelle fête votive du village de Buis-les-Baronnies, dite de la Saint-Laurent.
Tout y est : les manèges, la barbapapa, les stands de tir, les peluches et les orchestres. Au milieu des formations de bal ou de rock un tantinet désuets, nous avons la surprise de découvrir un septet étrange, FÜLÜ*, originaire de Toulouse, où les musiciens jouent masqués -avec de très surprenants masques animaliers**-, rien que cela est déjà une performance compte tenu de la moiteur de la soirée.
Il y a du monde : cinq cuivres (sax baryton ; trombone-flûte ; sax ténor ; trompette ; sousaphone), une batterie et des samples/percussions.
Un mini brass band énergique à souhait, des boucles répétitives, un soupçon de rythmiques d’ethiojazz, du high-life, des relents d’afrobeat, une pincée de Shabaka Hutchings, un souvenir de la claque que nous avait filé Moon Hooch en clôture de la All Night Jazz à Vienne en juillet 2018 (voir ici) ou encore Too Many Zooz (aperçu à Vienne en 2015 et on s’en souvient encore, voir ici) et surtout de la bonne humeur et de l’engagement.
Leurs compositions interpellent le public plutôt désarçonné par ce style peu commun ici. Les jeunes sont ravis et pas qu’eux. Les morceaux de transe alternent avec des textes oniriques en français ou en italien histoire de poser un univers particulier. Ce dernier point passait moins bien, vu le lieu et l’attente du public.
Les masques tombent. Le public se rapproche et danse juste devant les musiciens qui sont ravis.
Une fête populaire aux accents de jazz, c’est rare, on en profite. C’est une belle surprise que nos programmateurs affûtés devraient regarder avec bienveillance.
Julien Vautier (Cerf): trompette (remplaçant de Lucien Bonnefoi) ; Lilli Stefani (Poisson): trombone, flûte, voix ; Rémi Souyris (Coq): sax ténor ; Jean-Baptiste Gaschard (Elephant): sax baryton ; Charles Roitel (Ours): sousaphone, compositions ; Thomas Neron (Chien-loup): percussions, machines ; Aurélien Rouchaleou (Hibou): batterie
*: FÜLÜ (en majuscules, à prononcer foulou) vient de “fulu” qui veut dire “petite sauvageonne” en swahili. La légende raconte que c’est un chaman qui a offert ce nom au groupe lors de sa première résidence. Fulu c’est aussi la fille de la reine déchue Cassiopée. Et c’est quand Fulu quitta sa constellation mère (pour venir sur terre raconter ses histoires) qu’elle lui déroba quatre étoiles, et devint FÜLÜ, avec les trémas !
**: création de l’artisan ébéniste Nicolas Goutmann.
Pour vous faire une idée : https://youtu.be/sXd8w-NOVfE