C’est sous la tente impériale que s’est déroulé le sixième concert jazz de la septième édition de L’Impérial Annecy Festival, et ce après un cocktail dînatoire sur la terrasse, un très beau et bon moment pour les heureux élus qui pouvaient y assister. Sous la tente, des tables avec champagne et petits fours promettaient un très bon début de soirée.
C’est Viktor Lazlo, artiste d’ascendance caribéenne, aux multiples talents, chanteuse, violoniste, romancière, comédienne, organisatrice de festival, qui était la grande vedette de cette soirée. Pour cette occasion elle était accompagnée par Felipe Cabrera à la contrebasse, Khalil Chahine à la guitare acoustique, Christophe Cravero au clavier Nord Stage et Arnaud Dolmen à la batterie. Après une courte introduction par l’orchestre, Viktor Lazlo monte sur scène, habillée d’une splendide robe longue en satin rouge. Elle entame la première chanson, Ouvre, qui est présente sur son nouvel album “Suds”. Cet album, un voyage dans “les suds”, un hommage aux caraïbes et à toutes les populations aux origines confondues, sera le fil rouge de ce concert, toutes les musiques y ont été composées par Khalil Chahine et les paroles par Victor Lazlo. Avec chance, ce sont les musiciens de l’album, tous originaires de ces suds, qui aujourd’hui sont présents sur scène.
Viktor Lazlo, de sa voix pure, sensuelle, pleine de chaleur à la diction parfaite avec une tessiture étendue et parfaitement maîtrisée, nous a chanté les très belles paroles qu’elle a créées pour ce CD, un vrai régal pour nos oreilles.
Khalil Chahine, à la guitare acoustique tout au long du concert, a démontré la parfaite maîtrise de son instrument et des phrasés pleins d’une belle musicalité. Christophe Cravero au piano numérique, qui a déjà accompagné de grandes célébrités, n’était pas en reste; au-delà de l’accompagnement parfaitement placé qu’il fait dans les morceaux, ses improvisations sont riches de phrases qui s’enchaînent avec une grande virtuosité.
Arnaud Dolmen, considéré comme un des meilleurs batteurs de la scène de jazz française, a été nominé aux victoires de la musique Jazz en 2021. Son jeu plein de finesse et de précision est parfaitement adapté à ce style de musique, lui qui est d’origine guadeloupéenne. Il forme avec Felipe Cabrera, bassiste d’origine cubaine, un duo parfait, un Felipe Cabrera tout en discrétion qui enrichit le rythme des chansons et montre qu’il est bien la base de l’orchestre, ce que doit être tout bon bassiste, celui que tous les musiciens écoutent.
Se sont succédé : Les Chiens de Paille, Ebène, avec une très belle introduction à rubato voix guitare, Mon Île où Viktor Lazlo chante la Martinique, Clair Obscur une très belle mélodie qui lui permet de transmettre de sa belle voix les émotions portées par cette chanson, Au Royaume des plaisirs, Devenir Garçon une chanson émouvante sur une jeune fille qui est devenue un garçon, Charabia un boléro, avec une belle orchestration, écrit pendant le confinement (à cette occasion Christophe Cravero prend aussi le violon), An Sel Soley avec une introduction où Felipe Cabrera fait chanter longuement la contrebasse, puis un duo de violons avec Viktor Lazlo et Christophe Cravero, une chanson à la mélodie et à la tonalité parfaite pour la voix de Viktor Lazlo. Après toi, elle donne tellement envie de danser, La verticale, une ballade, un très beau texte, Bukowski avec des paroles en anglais cette fois.
En rappel, ce très beau concert s’est terminé sur un des tubes de Viktor Lazlo, Pleurer Des Rivières, une adaptation de Cry Me A River, au grand plaisir de ses fans présents dans la salle.