C’est dans la grande salle de l’Europe que va se dérouler en soirée, le huitième et dernier concert jazz de la septième édition de L’Impérial Annecy Festival. La salle est bondée pour accueillir la grande vedette de cette soirée, Richard Bona. Philippe Martel et Kristin Marion, programmateurs du festival Jazz ont présenté le concert. Pour cette occasion Richard Bona sera accompagné par Alexandre Hérichon à la trompette ; Ciro Manna à la guitare ; Mica Lecocq aux claviers et Ludwig Alfonso à la batterie. A la sonorisation nous avions Daniel Boivin.
Dès le premier morceau Kalabancoro une ambiance festive est dans la salle, la seule présence de Richard Bona sur scène amène le sourire et le rire aux lèvres et pousse les corps à bouger. La rythmique est très présente mais c’est Richard Bona qui imprime la pulse des morceaux, c’est lui le véritable patron ce que doit être tout très bon bassiste mais ici c’est évident. Alexandre Hérichon à la trompette fait les contrechants qui enrichissent les mélodies avec un très beau son, lors de ses solos la maîtrise parfaite des aigus de l’instrument crée des tensions qui collent parfaitement à ce style de musique.
Le second morceau Te Misea permet à Richard Bona de raconter les histoires qu’il crée de sa voix douce pleines d’inflexions, un passeur de message. La mélodie est pleine de simplicité et de douceur mais la pulse toujours très présente.
Avec Don’t Stop Richard Bona passe à l’anglais mais le rythme est toujours là, l’orchestration est riche et pleine de musicalité soutenue par les aigus de la trompette d’Alexandre Hérichon.
Nous avons eu droit aussi à des reprises comme Teen Town de Weather Report où Richard Bona a démontré une fois de plus qu’il est parmi les plus grands bassistes de sa génération au niveau du regretté Jaco Pastorius. Au-delà d’être un excellent bassiste, il est auteur compositeur, chanteur, il a une voix envoutante avec une tessiture très étendue où sont présentes des harmoniques qui l’enrichissent énormément comme il l’a démontré lors d’une ballade en espagnol qu’il a chanté en duo voix/piano. Il est entouré de Ludwig Alfonso à la batterie, qui maintient un rythme d’enfer avec une précision de métronome, Mica Lecocq aux claviers qui soutient les harmonies sur ses pianos numériques et double dans les arrangements la trompette, ses solos sont pleins de jolis phrasés avec une belle créativité, Ciro Manna à la guitare bien que privé de ses pédales nous a fait la démonstration de sa grande maîtrise. Au-delà de toutes ses capacités Richard Bona est plein d’humour, proche du public qu’il a fait chanter et danser à sa guise. Une excellente soirée avec un très grand artiste entouré de très bons musiciens voilà qui a clôturé avec bonheur le septième Impérial Annecy Jazz Festival.
A l’année prochaine.