C’est sur la terrasse bondée du troisième étage qu’a eu lieu le septième concert jazz de la septième édition de L’Impérial Annecy Festival. Philippe Martel et Kristin Marion ont fait la présentation du trio de Valentin Martel et du festival. Ils ont aussi appelé sur scène Laurence et Virginie de l’Impérial Palace afin de les féliciter pour la qualité de leur travail d’organisation lors de ce festival.
Pour les artistes, nous avions, Nina Gat au piano et au chant, Valentin Martel à la guitare et au chant et Marion Ruault à la contrebasse et au chant. C’est lors de leurs études au centre des musiques Didier Lockwood que Valentin Martel et Marion Ruault rencontrent la jeune et talentueuse pianiste Nina Gat cette rencontre a fait naitre l’envie de créer ce trio, pour revisiter ensemble les standards de jazz et les colorer à leur manière, ainsi que pour monter un nouveau répertoire de compositions arrangées à trois. David Hessabi était à la sonorisation.
Valentin Martel va décrire en début de chaque chanson le pourquoi de sa présence sur la liste, une très agréable initiative pour le public présent, avide d’anecdotes. Le concert a débuté par Night Owl, une composition en anglais de Valentin Martel, une introduction contrebasse guitare, sa voix rappelle celle de certains rocker anglais, les chœurs léchés d’une grande justesse qui n’est pas sans rappeler la grande époque des groupes comme Crosby, Stills Nash and Young, la mélodie est prenante, pour le solo de piano Valentin Martel passe de la guitare à la batterie, son jeu est plein de finesse et d’originalité, il exploite toutes les possibilités que lui offre la batterie qui devient entre ses mains un véritable instrument de percussion. Nina Gat au piano montre qu’elle maitrise parfaitement l’instrument, les phrases se succèdent riches et pleine de créativité. Guides, est aussi une composition de Valentin Martel, un 4/4 avec une curieuse composition des mesures qui donne son originalité au morceau. The Saga Of Harrison Crabfeathers un morceau de Steve Kuhn, une introduction guitare voix, puis Marion Ruault fait chanter sa contrebasse, les phrases s’enchainent avec bonheur, son accompagnement des morceaux est parfaitement en adéquation avec le style de musique, elle est l’assise inébranlable de l’orchestre. Georgia on my mind, célébrissimes² chanson interprétée par Ray Charles, c’est le défi que se lance au chant Valentin Martel, un défi qu’il a relevé avec beaucoup de talent. Old Tree, une composition de Valentin Martel, qui tire vers le folk avec la guitare picking, le bel arrangement pour les chœurs est encore une fois superbement exécuté. Wind et Wind, deux compositions l’une de Nina Gat l’autre de Valentin Martel vont se succéder, le duo de voix entre Nina Gat et Valentin Martel est du plus bel effet, on tend vers Simon et Garfunkel et c’est très agréable, le deuxième Wind est plus rythmé mais n’en est pas moins intéressant. Through the fences, une ballade composée et chantée par Valentin Martel, belle mélodie avec le piano en contrechant, Marion Ruault à la contrebasse a pris l’archet qui épouse la mélodie et apporte une ambiance poignante. Footprints, de Wayne Shorter, un morceau chanté par Valentin Martel, à la rythmique particulière pour ce trois temps à l’origine mais qu’ils ont transformé en quatre temps tout en conservant l’ambiance du trois temps. Et ce superbe concert va se terminer en rappel sur Call It A Day, un blues composé et chanté par Valentin Martel très rythmé et plein d’énergie. Le public par ses applaudissements nourris a montré le grand plaisir qu’il avait eu à écouter ce nouveau trio qui allie créativité, musicalité, et aussi une belle énergie. Un trio, à suivre, revoir et réécouter bien sûr.