Où l’on retrouve la délicieuse et truculente chanteuse australienne Hetty Kate dans “my favorite place to sing when I’m in France”*, ça fait toujours plaisir à entendre. Hetty Kate serait passée la première fois au Hot Club de Lyon il y a onze ans, pour notre part nous l’avions vu à plusieurs reprises à l’invitation du trio Strings on T.O.P. mené par Olivier Truchot.
La chanteuse se produit ce soir avec son fidèle guitariste James Sherlock, australien également. Fidèle, car la notice du concert nous apprend qu’ils auraient déjà dix-huit albums à leur actif !
Pour ce concert “Coup de cœur” du Hot le duo a invité le contrebassiste pas du tout australien Brice Berrerd qui a découvert ses nouveaux amis le jour même et le répertoire sur scène.
Il sera beaucoup question d’amour ce soir et cela commence par Comes love avec une belle introduction à la guitare où l’on découvre un James Sherlock superbe d’entrée de jeu. Un style tout en finesse à la Wes Montgomery. Parfait pour poser la voix cristalline de la chanteuse.
On fait un bond dans le passé avec un vieux tube des années 20, Just you just me.
Speak low de Kurt Weil tirée de la BO du film The Phenix une chanson dont Hetty affectionne particulièrement sa construction avec des variations rythmiques.
Le set se poursuit sur son mode romantique avec un Moonlight in Vermont qui s’écoule avec une belle langueur. Brice Berrerd s’octroie un joli chorus qui comble la chanteuse et le fait savoir.
Hetty semble très portée sur la nourriture, elle en parle beaucoup, et la France est bien placée pour cela. Parfait pour introduire The gravy waltz de Ray Brown** une chanson prétexte à aborder les bonnes choses qu’Hetty apprécie dans notre cuisine (Tarte Tatin) et celles où elle fait la grimace (comme l’andouillette).
Le premier set s’achève du On a Misty night un thème de Tadd Dameron.
Après la pause règlementaire le spectacle reprend avec Moon and sand, une jolie roucoulade.
On passe à une chanson immortalisée par Franck Sinatra mais interprétée sur un autre tempo The way you look tonight. Puis une autre chanson du même : You’re Getting To Be A Habit With Me
Suit la « chanson signature » de Julie London écrite sur mesure pour elle par Arthur Hamilton Cry me a river. Ici Hetty Kate et James Sherlock la reprennent dans une version très différente de ce que l’on connaît « hot root version » dit-elle. Hetty Kate en profite pour reparler de nourriture et plus spécialement du goût des “Aussies”** pour les épices.
On continue par une chanson écrite par Tadd Dameron (encore !) pour Sarah Vaughan et “comme elle ne peut pas être là ce soir je vais m’y coller (!)” (rires dans l’assistance) : If You Could See Me Now.
Fin du set sur une version rapide de Get out of town de Cole Porter.
Hetty Kate est toujours fâchée avec les andouillettes, ça on l’aura bien compris, mais surtout pas avec la France qui l’accueille depuis cinq ans et nous livre au rappel La belle vie dans la version originale de Sacha Distel en français SVP, car elle la préfère à la version anglaise The Good Life. Une chanson qui stimule Hetty Kate.
Nous avons passé une soirée réjouissante avec cette chanteuse qui sait toujours captiver son public. Félicitations à Brice Berrerd qui a montré tout son talent en étant invité et en tenant sa place visiblement sans beaucoup de répétitions.
*: mon endroit préféré pour chanter quand je suis en France
**: “gravy” = sauce
**: Australiens