Joël Forrester aurait dû assurer le concert, une intervention à l’épaule l’en a empêché mais il est bien présent dans la salle côté public et s’est fait remplacer par un « jeune loup », élève de Mario Stantchev, Marc Cabrera. Cela fait bien deux ans que nous ne l’avions croisé à Lyon (il était parti se ressourcer dans ses îles).
Ce soir le sextet “piloté” par Marc Cabrera propose un hommage au fabuleux Clifford Brown, trompettiste disparu trop tôt en 1956. Des piliers de La Clef de Voûte entourent le pianiste : Josselin Perrier à la batterie ; Vincent Périer au sax ténor ; Hervé Salamone à la trompette ; Patrick Maradan à la contrebasse et Karim Addadi à la guitare. Du lourd !
Bizarrement le premier set ne présentera qu’une composition de “l’hommagé” et il débute avec Gertrude’s Bounce de Richie Powell, le pianiste du Quintet de Max Roach & Clifford Brown qui décéda dans le même accident que Brown.
On passe ensuite à Jordu de Duke Jordan autre pianiste de Clifford Brown, 100% be-bop. Du swing, du rythme, de l’élégance
Puis Sunset eyes du saxophoniste Teddy Edwards. Ici on sent les prémices de ce que va amener quelques années plus tard Dizzie en allant fricoter du côté des îles Caraïbes .
On cause de Brown et bien sûr nous passons par l’incontournable I remember Clifford composé par le parrain du club, Benny Golson. Évidemment Hervé Salamone excelle sur ce thème, cette ballades classieuse.
Fin du set sur Daahoud de Clifford Brown, enfin une composition du musicien auquel l’hommage est rendu. Les trois solistes s’en donnent à cœur joie et leurs chorus sont brillants, Marc au piano n’est pas en reste.
Le second set débute avec le tube de Clifford Brown Joy spring. Les chorus fusent, le piano se lâche (enfin), le swing est bien présent.
Le morceau suivant tel que nous le présente Vincent Périer est plutôt rare car chaque soliste dispose sa propre grille ou partition, Tiny Capers est de ce genre.
Suit un standard que tous les jazzmen ont joué dans leur vie I remember April sur un tempo très « up ». Avec à la clé un chorus très original au piano par Marc Cabrera.
Pour le final, un blues de rigueur, les musiciens invitent le trompettiste Thomas Leroux, leader du Stomp Factory, qui « par hasard » était venu avec son instrument. Il prend le premier chorus et ça pulse grave. Ses compères sont obligés de suivre et le cadeau est beau pour nos oreilles.