Caloé a chanté avec Alfio Origlio pour lancer le festival. Nous la retrouvons ce soir à Bernin avec plaisir sur des thèmes de son album Saisons qu’elle a, en grande majorité, composés.
Clément Simon au piano introduit finement L’été, la voix de Caloé est fine et légère pour honorer le calme après l’orage, l’odeur du jasmin et le jazz manouche… Un léger swing nous séduit.
Suivra Les Gouttes, co-écrit avec sa maman, poète. Sur cette valse, on sautille gaiement. Franck Wolf au saxophone soprano, d’abord discret, pousse un solo tonitruant pour accompagner la pluie. Les syllabes tenues alternent avec un flot … de paroles.
Sur So Far, le tempo est donné par le saxophone alto. Des cris stridents, des scats aigus se terminent dans un souffle.
Un hommage aux gens qui fuient la guerre : c’est Shiir qui signifie Poésie dans plusieurs langues du Moyen-Orient. Quelques murmures qui s’étoffent avec le saxophone, quelques paroles aériennes accentuées par le jeu d’Arthur Henn à la contrebasse, sont reprises par Olivier Robin sur les battements vifs de ses baguettes. Une clameur de l’ensemble éclate puis la voix s’éteint doucement.
Pieds nus, sans saxophone, on s’amuse des scats vivants, éclatants sur La Chanson de Pedro . Caléo fixe la batterie qui s’élance et ravit la salle.
Une grande place est laissée aux instruments pour As Rosas Noa Falam (les roses ne parlent pas) mélodie composée par Cartola, compositeur, chanteur et poète mexicain.
La contrebasse nous gratifie d’une longue introduction mélodieuse. La voix est posée, les notes tenues, le piano fragile. Les mailloches frôlent les cymbales, l’archet glisse sur les cordes. Les scats s’envolent.
Franck Wolf revient pour le final de circonstance Automn is Coming, morceau plein de tonus. Un swing où la voix et la contrebasse se narguent. Le saxophone se déchaîne et entraîne l’ensemble. Le public est aux anges !
Un premier rappel de style arabo-andalou Dans un Rêve joué par un duo voix et piano. Chuchoté, agrémenté de scats aigus sur les notes claires du piano, ce thème nous transporte dans une douce sensation. Ovations du public.
Deuxième rappel Moanin’, standard de jazz de Art Blakey & The Jazz Messengers enregistré en 1958. Le saxophone est éblouissant, le piano roule, vivant, la batterie, très présente et la contrebasse exaltée enveloppent les scats incandescents de Caloé. Un triomphe !
Il nous reste une envie irrésistible de retrouver cette jeune artiste et ses scats fabuleux !
Caloé : chant; Arthur Henn : contrebasse ; Olivier Robin : batterie ; Clément Simon : piano ; Franck Wolf : saxophones
Voir aussi “Entretien avec Caloé” du 4 février 2021 par Michel Martelli