Cela faisait plusieurs années que Ludovic Chazalon, programmateur du Rhino cherchait une date pour nous proposer Julia Biel, cette pianiste-chanteuse hors norme. C’est chose faite aujourd’hui dans l’église de Genilac qui a déjà vécu quelques très belles heures du festival.
Dans le trancept une scène plutôt haute reçoit un piano Steinway quart de queue.
Ludovic Chazalon présente le concert et nous promet un vrai dépaysement.
Julia Biel arrive tout de blanc vêtue et s’installe directement au piano. Sans un regard pour le public elle embraye sur son répertoire. Principalement celui de son dernier album “Black and white (vol. 1)” sorti en 2020.
Elle nous raconte des histoires à sa manière très particulière, une voix très aiguë, un accent que l’on pense être celui de son pays d’origine, l’Afrique du Sud, une diction qui avale les mots, cela participe de son charme, mais surtout une intensité palpable dans son interprétation.
Elle laisse de larges plages au piano, un peu comme si l’on avait deux concerts en un.
Effectivement elle nous embarque dans son univers, on se laisse prendre. Sa voix nous rappelle parfois celle d’Angela McCluskey ou également celle de Nina Simone dans les morceaux les plus énergiques. Mais c’est avant tout Julia Biel, une vraie découverte.
Au milieu du concert elle se décide à se tourner vers le public et lui parle dans un Français très correct pour le remercier de participer avec elle à ce « lâcher prise ». Pas faux ! … Avant de retourner illico à ses chansons.
L’église est bien pleine et applaudit chaleureusement à cette prestation personnelle et attachante.
Pour le rappel Julia soumet le style au vote du public « calme ou avec énergie ? ». C’est l’énergie qui l’emporte et elle nous montre qu’elle en déborde. On ne peut s’empêcher de penser une nouvelle fois à Nina Simone.